Urbanisation de la cité d'Ilebo par Leonard NGABO KAPALA et Marcellin KOMBE MBENGA
« L’URBANISATION DE LA CITE D’ILEBO : Des origines à nos jours »
Leonard NGABO KAPALA et Marcellin KOMBE MBENGA*
Résumé
La population augmente en progression géographique, mais la nourriture et les routes en progression arithmétique. Ce boom démographique vertigineux laisse entrevoir une phobie généralisée dans le chef de dirigeants des Entités Territoriales Décentralisées d’Ilebo laquelle suscite une attention soutenue de la part des autorités afin de se mettre à l’abri de conséquences fâcheuses qu’elle pourrait entraîner.
La cité d’Ilebo par son extension spatiale et sa démographie galopante est entrée dans la phase de transition d’un centre extra coutumier vers un milieu urbain lotie et planifié. Vu cette transition, notre volonté est de porter une analyse dégageant ces processus de son urbanisation, sans oublier les causes et les conséquences de celle-ci
0. INTRODUCTION
La plupart des pays du tiers monde ont vu dans les villes les instruments hautement efficaces, propre pour hâter une mutation culturelle, sociale et économique souhaitée. C’est pourquoi nous constatons qu’il y a deux décennies un boom urbain dans ces derniers. C’est le cas aussi de la cité d’Ilebo qui hier était un centre extra coutumier aux dimensions spatiales négligeables, aujourd’hui connaît un paysage urbain avec une croissance démographique impressionnante. Cette croissance spatiale et démographique ne peut passer sous silence sans susciter l’attention des chercheurs.
Par ailleurs, nous avons vu des civilisations organisées et sédentaires qui ont engendré à un moment de leur histoire, des villes d’origine volontaire ou spontanées. La cité d’Ilebo par son extension spatiale et sa démographie galopante est entrée dans la phase de transition d’un centre extra-coutumier vers un milieu urbain lotie et planifié. Vu cette transition, notre volonté est de porter une analyse dégageant ces processus de son urbanisation, les causes et les conséquences de celle-ci.
Il ressort de toutes constatations que la cité d’Ilebo qui est appelée à devenir une ville, constitue depuis l’époque coloniale un grand carrefour, un centre nerveux des activités économiques et une plaque tournante de la région et du pays. C’est pourquoi sa croissance spatiale et démographique est à la base de la multiplication des différents quartiers et d’une urbanisation du laissez aller, c’est-à-dire d’une urbanisation sans développement durable.
En effet, notre analyse se veut une solution théorique qui éveille les décideurs, les législateurs, les groupes sociaux de bienfaiteurs, les organisations non gouvernementales de développement et surtout les autorités politico-administratives. Elle apporte aussi une éducation urbaine aux néo-citadins, suscite aussi les idées pour un bon développement, une bonne gouvernance.
Pour réaliser cette étude complexe, nous avons mené des enquêtes sur terrain. Nous avons procédé à la lecture des archives de territoire, de la Société Nationale de Chemin de fer du Congo (SNCC) et de l’Office National de Transport (ONATRA).
Ce présent travail est subdivisé en trois (3) points : le premier porte sur le cadre physique et démographique de la cité d’Ilebo, le second porte sur l’extension spatio-temporelle dans lequel nous présentons les 3 phases de l’urbanisation d’Ilebo et le troisième, enfin, traite de statut de ville d’Ilebo.
1. CADRE PHYSIQUE ET DEMOGRAPHIQUE DE LA CITE D’ILEBO
La cité d’Ilebo, l’ex Port Francqui est l’un de deux grands ports de la République Démocratique du Congo. Elle constitue la jonction des charges reliant l’est de l’ouest dont Kinshasa-Lubumbashi, les deux pôles économiques du pays. Elle s’étend sur une superficie de plus de 800 Km2, entre 20° 36’ et 20° 29’ de longitude Est, et 4° 17‘ et 4° 23’ de latitude Sud (Fig.1).
C’est une cité dotée d’un climat tropical bien arrosé caractérisé par deux saisons bien marquées. Elle battue sur le plateau du Kasaï, sur un sol argilo-sableux sensible à une intense érosion.
Elle héberge en son sein une mosaïque de population dont le nombre est estimé à 251.118 habitants (Rapport du bureau de la cité d’Ilebo 2010). Son évolution de la manière suivante (Tableau 1).
Tableau 1. Evolution de la cité d’Ilebo de 1960 – 2010
Année Effectif Indice d’accroissement
1960 9.056 100
1965 8.493 93
1970 52.572 619
1980 82.830 157
1990 106.685 128
2000 147.701 138
2005 158.533 93
2007 159.951 125
2008 201.118 125
2010 249.830 ?
Source : Rapport du Bureau de la cité d’Ilebo, 2010.
Fig. 1. Localisation de la cité d’Ilebo
Cette situation s’explique par un accroissement marquant le changement que subit la cité d’Ilebo dans son volume hypertrophique dû au mouvement naturel surtout migratoire.
Dans l’ensemble des quartiers, une importante tranche de la population à bas revenu ne peut prétendre à un logement formel et doit trouver ou construire son propre logement de manière officieuse dans des zones illégales.
Presque tous les logements environ ¾ sont des bidonvilles et des établissements informels. Ses habitants vivent dans les bâtiments construits par des matériaux précaires sans autorisation.
D’après les matériaux de construction utilisés dans cet environnement urbain, nous avons distingué quatre types des maisons ou logement :
Le type durable : sont ceux qui utilisent des matériaux modernes, pierres, ciment, bétons, … toiture en tôle ou en tuile. Ils sont caractérisés par des constructions inspirées du modèle européen avec des grandes fenêtres faites des antivols. Ce type se rencontre dans le quartier commercial plus précisément dans le centre ville qui est le noyau colonial des affaires ;
Le type semi-durable : sont faits d’un mélange de l’eau et d’argile donnant des briques à daube. Ils sont moins résistants au contact avec l’eau. Les toitures sont en tôles moins résistantes, soit en pailles ou en chaumes ;
Le type traditionnel : est fait seulement des matériaux locaux. Les murs sont en stick couverts des pailles, soit en terre enfilée entre les sticks. Leurs toitures sont en paille ou en chaume. Ces constructions occasionnent des faibles dépenses. Elles se rencontrent dans les nouveaux quartiers tels que BIKUKU, LUBAYA.
Le type mixte : qui combine le type de construction semi-durable et traditionnelle. Certains murs sont en brique à daube et d’autres en sticks, la toiture en partie en tôles et l’autre en pailles ou en chaume. Souvent la partie en tôles mentionne le type médiocre. Ce type se rencontre dans les cellules de prolongement des vieux quartiers et dans les nouveaux quartiers. Le tableau 2, ci-après, montre les différentes catégories d’habitat de la cité d’Ilebo.
Tableau 2. Différentes catégories d’habitat de la cité d’Ilebo.
Quartiers Maisons/habitats Type de toitures
Durables S/durables Bois Tôles ou tuiles Chaumes Pailles
Commercial+TSF 3078 8649 12 2412 93 3804
Wenze 126 2541 15 1554 159 975
Lumumba 273 4518 24 1539 1263 2013
Kasa-Vubu
Chemin de fer 1851 4116 42 2784 168 3057
Kinkole 78 3876 36 1290 81 2619
Kimbanguiste 17 2811 21 408 321 2103
Anciens combattants 21 4278 51 468 474 3108
Congo 18 5409 27 1629 144 3681
Pero-Minenge 13 2481 6 1851 27 666
Kanga Motema 6 2997 78 240 129 1020
Bikuku 0 1773 75 240 591 339
Total 5481 43449 387 14715 3450 23385
Source : Enquêtes KOMBE MBENGA et NGABO KAPALA, 2009.
La cité d’Ilebo connaît actuellement une morphologie trop variée du point de vue construction partant du type durable 5.481 soit 11% sur 49.317 contre 43.449 du type semi-durable soit 88%. Les constructions en bois se trouvent encore bien qu’en faible quantité. Ce type de constructions, nous rappelle les villages. Ce qui réduit la cité d’Ilebo a une simple agglomération paysanne que lui chercher le statut d’une ville. Rien d’étonnant à ce sujet, dans la mesure où ceci témoigne les caractéristiques des villes du tiers monde et surtout d’africaines ; ayant un processus d’urbanisation de la pauvreté.
Selon le type de toitures de maisons, la cité d’Ilebo laisse voire l’extrême misère de la population. Les résultats en témoignent 14.715 toitures en tôles (tuiles) soit 35,4% contre 3.450 en chaume soit 8,3%. Les toitures en pailles dominent l’espace atmosphérique urbain de la cité, 23.385 soit 56,3%.
La vitesse de l’évolution d’occupation de l’espace urbain a augmenté de 45% contre 0,1% en 1960. Avec la chute de cours des matières premières surtout du diamant, la vague migratoire des kasaïens de l’Est en a augmenté de 63%.
Il est donc difficile de croire au vu de la situation actuelle de la cité d’Ilebo que des progrès notable puissent être accomplis en vu d’atteindre les objectifs du millénaires pour le développement. Cela demande les efforts de la part de tous bien plus important que ce qu’ils les sont actuellement.
Si la plus lourde responsabilité incombe aux autorités locales et nationales, les autres secteurs sont aussi largement concernés.
2. EXTENSION SPATIO-TEMPORELLE
2.1. DE LA CREATION DU PORT FRANCQUI AU CENTRE – EXTRA COUTUMIER JUSQU’EN 1960.
Avant les années 1936 l’environnement de la dite cité était peu occupé par les humains et couvert par une grande forêt vierge. L’accroissement de la population et l’exode rural occasionna l’urbanisation à son tour a générée l’exploitation de cette forêt et petit à petit, elle cédera plutard à une savane. A cette époque les vacances de terre et de droit indigène constaté par DEURAN à la rive gauche de la rivière Lutshuadi à son embouchure l’inciteront de construire un centre extra – coutumier du port Francqui.
L’existence du centre extra – coutumier dans cet espace n’a pas connu une évolution remarquable ; l’implantation du port et les activités des sociétés OTRACO-BCK (Office de Transport Congolais Chemin de Fer Bas-Congo Katanga) ont doté cette cité de la capacité d’un carrefour de riche commerce, d’un centre de transit, de service et d’administration jusqu’à présent. L’évidence est que ce centre extra coutumier n’était pas encore urbanisé sauf quelques maisons en dures construites sous-forme d’habitat groupé dans les camps OTRACO et BCK, dans les missions catholiques et protestantes… les autres habitations étaient d’auto-construction.
En effet, le centre extra coutumier n’avait aucun quartier à part l’existence de deux grandes avenues :
L’avenue de la colonie (MOBUTU) l’actuelle avenue KABILA qui part du port en passant par le bureau du territoire, la mission catholique Mamu wa Luse. Après la mission catholique, l’avenue devient une route vers Kananga.
L’avenue JADOT Oden l’actuelle avenue du 30 Juin part du monument du roi Léopold II passant par la mission des noviciats des pères scheutistes l’actuelle Paroisse Christ Sauveur jusqu’au camp militaire Kasaï puis devient la route rejoignant la première en direction du chef-lieu de la région Kananga.
Apres la création du centre extra coutumier on assiste vers les années 1950 à une éclipse urbaine conséquence de l’implantation des premières entreprises accentuant à leur tour l’exode rural à la quête d’emploi en ville. C’est alors qu’il sera crée deux cités sous l’autorité coloniale. Il s’agit de cités ci -après :
Une cité commerciale résidentielle qui regorgeait les commerçants et les intellectuelles… Bref une cité des évolués ;
Une deuxième cité des indigènes urbanisée connu sous le nom de «cité Baudouin». L’augmentation de la population était à la base de l’exploitation dans les zones périurbaines entraînant de ce fait la dégradation des écosystèmes forestiers et du sol. D’où deux quartiers commercial et baudouin.
Le premier est le substitut de la cité commerciale « Cité Baudouin » et le second quartier est issu de la cité indigène urbanisée, « Cité Baudouin » où habitaient les populations en provenance des localités voisines.
Ainsi, le centre extra-coutumier devenait de plus en plus important entraînant de ce fait, un afflux massif de la population provoquant à son tour un élargissement de la cité par la création des autres quartiers :
Le quartier (BCK) crée en 1948 pour loger les agents de cette société, il englobait aussi le camp OTRACO.
Le quartier Kasa-vubu observable sur la carte ci-dessous. La création de deux quartiers amènera le centre Extra-coutumier à 4 quartiers dont : Commercial, Kasa-vubu, Baudouin et (KDL) BCK.
Fig. 2 : Centre Extra-coutumier du Port Francqui
De ce qui précède, il est démontré que le poids démographique que prenait la cité d’Ilebo était à la base de l’élargissement de l’espace urbain. Car dit – on l’urbanisation dévore l’espace :
L’augmentation de la population urbaine est liée à l’exode rural ; insécurité, misère liée à la situation politique de 1960 -1965.
La proportion des hommes dépasse celles des femmes car les hommes ne sont plus déplacés à la quête du travail, de l’amélioration de condition de vie de travailleurs et du développement des services…
2.2. DU CENTRE EXTRA – COUTUMIER « PORT FRANQUI » (A LA CITE D’ILEBO) DE 1960 – 1990 : Deuxième urbanisation
Apres l’indépendance du pays, le port Francqui connaîtra une vague d’exode rural massif par conséquent, une forte pression démographique et l’extension de la cité d’Ilebo se traduit par le lotissement des nouveaux quartiers élargissant ainsi l’espace. Certains quartiers vont former des entités à part entières et d’autres seront annexés à ceux qui existaient avant 1960. Il s’agit des quartiers ci – après :
1. Q. Wenze 1967, 2. Q. Lumumba 1960, 3. Q. Kinkole 1967, 4. Q. Chemin de fer 1967
5. Q. Kimbanguiste 1968,
6. Q. Congo I 1972,
7. Q. Kanga motema 1982,
8. Q. Industriel 1981,
9. Q. Makanda Kabobi 1991,
10. Q. Mbaya – Nganga 1990,
11. Congo II 1972,
12. Pero-Minenge 1982,
13. Commercial 1950.
Fig. 3. Localisation de 13 quartiers de la cité d’Ilebo
Cette deuxième vague d’urbanisation n’est pas restée sans dommage sur son environnement. En effet, la crise et /ou la rupture d’équilibre écologique sont apparus. Ce sont :
La diminution des terres disponibles
La détérioration des terres arables
L’extension désordonnée de zones périurbaines
Réduction des diversités biologiques « érosion génétique ».
Ces signes avant-coureurs de cette crise environnementale pèsent sur de nombreuse forme de vie animale et végétale.
Il en est de même de la destruction des milieux naturels d’où l’environnement terrestre doit être protégé contre la dégradation et l’érosion régressive observés le long de la vallée du Kasaï sont provoqués soit par l’homme pour ces travaux champêtres, des pèches, des puisards et des petits ports, soit ce sont les terminus des avenues qui acheminent les eaux ruisselantes pour se déverser sur la rivière Kasaï. Le manque d’une bonne couverture végétale occasionne ces érosions. Tel que repris sur la carte ci-après.
Fig. 4. : Localisation des ravins de la cité d’Ilebo
2.3. TROISIEME ETAPE D’URBANISATION : 1990 A NOS JOURS
L’urbanisation n’est pas seulement un simple entassement des populations mais aussi une transformation d’un espace urbain sous l’influence de la croissance démographique et spatiale d’une ville.
Durant la période allant de 1992 à 2006, le poids démographique que subissait la cité, l’espace fut de nouveau élargi et cinq quartiers vont joindre les 15, ce qui portera le nombre des quartiers à 18. Ainsi on aura les quartiers suivants : Commercial, Industriel, Lumumba, Congo, Kanga Motema, Pero Minenge, N’sele, Bikuku, Pero Minenge II, Wenze, TSF, Makanda Kabobi, Chemin de fer, Kinkole, SNCC, Hôpital, Kimbanguiste.
Selon la lettre circulaire no 2071/1403 93 du 12.09.1993 du gouverneur de la province du Kasaï occidental, certains quartiers seront fusionnés et leur nombre sera revu à la baisse. Actuellement la cité d’Ilebo compte treize quartiers représentés par la carte suivante. Il s’agit de quartiers : Commercial, Kinkole, Lumumba, Wenze, Bikuku, Chemin de fer, Congo, TSF, Kanga Motema, Pero Minenge, Anciens combattants, Kimbanguiste, N’sele. La population pendant cette période est passée de 140.000 en 1990 à 200.000 habitants en 2007.
Fig. 5 : De la cité d’Ilebo de 1990 à 2007
Avec la prospérité des années 1990, nous pensons en ligne de compte les refoulés Katangais, le commerce, la création des institutions supérieurs comme base exagérée de cette d’Ilebo, par ailleurs, l’apport des quelques effets sociaux des investissements en équipement collectifs et l’aspiration à bénéficier d’une gamme des services toujours plus étendus dans le domaine ci après :
1. La santé :
• Création de la zone de santé de référence,
• Station d’épuration d’eau au SEP,
• Service de labo et écographie à l’hôpital général de référence d’Ilebo.
2. Education :
• Des institutions supérieures et les changements sociaux apportés : ISP, ISTM, ISC, CIDEP…
• Installation des services SECOP, SERNIE, Sous division, l’inspection…
• Panoplie d’écoles primaires et secondaires.
3. Le loisir : les hôtels : De palme ; Tshiashango, Boumak, Bukele, Lungambo, Daw et des Bistrots et des cercles culturels.
4. Institutions financières et commerciales : BCC, CADECO, SOFICOM, MisterCash …
5. Institutions internationales et apparenté : FAO, et autres organismes non gouvernementaux : ASPED, ECOCOB, OELI…
6. Communication : piste d’atterrissage avec tour de contrôle, sites de télécommunication : Celtel, VodaCom, des antennes de télécommunications privés disséminées à travers la cité, deux chaînes de radio, autres services : Armée, DGM, DGRAD, Contribution, recouvrement, les installations SEP, portuaires SNCC, ONATRA hormis les services et équipement précités ; l’administration publique sous toutes ses formes fait fierté de notre cité qui tend vers le statut juridique d’une ville.
3. ILEBO VERS LE STATUT D’UNE VILLE
La décision de créer une ville procède toujours d’un dessein appuyé par un choix politique. La ville est un choix d’aménagement total qui substitue des processus volontaires à la myriade de décision à la formation d’une agglomération.
La future ville d’Ilebo comme il en va de toute les villes de la République Démocratique du Congo, joue un rôle prépondérant à cause de sa place centrale dans sa région, de sa fonction portuaire, terminus des voies ferrée et fluviale, du dynamisme de sa population estimée à 200.000 habitants en 2007 et de ces services abondants et multiformes.
Sa position centrale dans sa région lui confère une priorité de rééquilibrage géographique comme modèle de développement pour le Kasaï à la quête de l’autosuffisance économique. Bref, l’attrait de cette ville comme pôle de cette région s’annonce vertigineux à cause de son commerce, de l’administration, des institutions éducatives, sanitaires, d’armée et sa position comme charnière et plage tournante interrégionale des voies de communication Ferro fluviale de sa région et du pays.
A l’heure actuelle, il existe incontestablement un grand problème de lotissement à partir des difficultés en grande dispersion des constructions sur des terrains non appropriés : Sur les pentes, au versant du port, le long du rail et autour de la sous division des EPSP. Cela étant voici es pistes de solutions proposées :
Aménager un autre site urbanisé vers le replat d’Ilebo Malu-Malu dans la partie Est d’Ilebo.
Décongestionner les activités du centre ville et créer d’autres centres d’activités économiques : marché et d’autres équipements : hôpitaux, écoles, loisirs…
Protéger les sites à problème autour du port, rail dans le quartier commercial, Kabueja-Diba et Mintuntu,
Reboiser les espaces dénudés au-delà de Lutshuadi, Kasulu…
Voici l’ébauche de la subdivision administrative de la future ville d’Ilebo qui aura 3 communes :
1. La commune Kasaï
2. La commune Lutshuadi
3. La commune Mpuntshia.
4. CONCLUSION
En définitive, la future ville d’Ilebo, l’Ex-Port Francqui est sujette des modifications depuis ses origines jusqu’à nos jours. Cette future ville a connu trois grandes étapes d’urbanisation :
1ère Urbanisation : Du Port Francqui au centre Extra-coutumier (1936-1960) ;
2ème Urbanisation : Du centre Extra-coutumier à la cité d’Ilebo (1960-1990) ;
3e Urbanisation : de 1990 à nos jours.
A sa création, le port Francqui était peu occupé et son environnement était couvert par un forêt vierge, la création du cantre Extra-coutumier vers 1950 sera accompagné des conséquences qui réunissent de créer deux cités : une cité commerciale et une autre résidentielle.
C’est après l’indépendance du pays que le centre Extra-coutumier connaîtra un massif exode rural et une forte pression démographique qui occasionna à son tour son extension par le lotissement des nouveaux quartiers.
De 1990 à nos jours, nous assistons à une transformation de l’espace urbaine sous l’influence de la croissance démographique et l’expansion des multi services.
La ville d’Ilebo comme, il en va de toutes les villes de la RDC joue un rôle important vue sa position géographique : terminus des voies de communication ; ferroviaires et fluviale dans la voie nationale, sa fonction portuaire, dynamique de sa population et comme centre nerveux de la région.
De ce qui précède, l’urbanisation de la cité d’Ilebo a causé beaucoup de dommages sur son environnement ce sont la crise et/ou la rupture d’équilibre écologique à savoir :
Extension désordonnée de la ville (périphérie),
Extinction de certaines espèces animales et végétales,
Dégradation du site (érosion ravinant).
5. BIBLIOGRAPHIE
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2. CLAVAL P. ; (s.d) La Logique des villes, LITEC, Paris.
3. DROUET ET MARTINEZ ; 1985 ; Géographie CM1.
4. KABALA M., 1976 ; Aspect de la conservation de la nature au Zaïre, MEDIASPAUL, Kinshasa.
5. KAKESE K.C., 2006 ; Eléments de géographie humaine et économique ; MEDIASPAUL, Kinshasa.
6. NATHAN F., 1970 ; Atlas illustré de la terre, 112, Nathan, Italie.
7. NGABO K., 2005 ; Etude cartographique de la cité d’Ilebo, TFE, Dépt Géog, Section Sciences exactes, ISP- ILEBO, inédit.
8. NGONDO à P., 2000, Les problèmes de développement d’une ville régionale, in Congo Afrique, CEPAS, Kinshasa.
9. NGONDO à P., 1991 ; Démographie et production d’une civilisation urbaine ; le cas des villes du Zaïre la ville Africaine et ses urgences vitales (acte du XXe séminaire scientifique régional de philosophie Kin 1988). Kin, Fac Catholique.
10. MAKOLO, J., 2000 ; Les villes et les communes en RDC, quarante années d’expérience : Bilan et nouveaux défis ; 1958-1998. Ed. De l’Association des Sciences Administratives, Kinshasa XV.
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