Géologie de l\'environnement

Géologie de l\'environnement

Niveau de perception des problèmes environnementaux de la cité d'Ilebo. Par NGWAMASHI MAMBEMBE, TFE Dirigé par CT Trésor MADIENGA KITSHABI de l'ISP/Ilebo, juillet 2012

0. INTRODUCTION

 

 

0.1. PROBLEMATIQUE

 

Les problèmes d'environnement constituent l’une des préoccupations majeures du monde actuel.

 

En République Démocratique du Congo, les questions d’environnement ne sont pas marginales. Disposant d'une rare réserve faunistique et floristique mondiale,la RDCjoue un rôle stratégique dans le maintien de l’équilibre écologique à l’échelle planétaire. Elle regorge de ressources naturelles peu concurrentielles : un nombre important d’espèces animales et végétales endémiques, une bonne réserve forestière et hydrographique, etc.

 

Cependant, ces ressources subissent des pressions pernicieuses à cause des activités humaines. La couverture forestière dela RDCest passée de 54,6% en 1990 à 52,4% en 2001. Elle sera de 49% en 2015. La diversité biologique subit de fortes pressions  avec la disparition progressive de certaines espèces même endémiques. Les aires protégées sont en proie à des destructions dues à l'intrusion humaine pour y pratiquer de la chasse, du braconnage, de l'agriculture ou pour y chercher des bois du chauffage.

 

Dans les milieux urbains, la gestion des déchets est le principal défi environnemental. Des montagnes d’immondices, des ordures ménagères, des eaux usées, et d’autres déchets détruisent l'environnement et sont à la base de diverses maladies. La destruction des espaces verts, l’urbanisation hors normes sont à l'origine des érosions et inondations observées dans beaucoup de villes dela RDC. D’où l'impérieuse nécessité de sensibiliser le public sur les enjeux de la gestion et de la protection de l'environnement (MBUNGU, K., 2004).

 

Par ailleurs, l’absence de la documentation environnementale et le manque d’information et de sensibilisation du public, de même que l’insuffisance des cadres d’échange d’informations et d’expériences dans le pays en général et dans la cité d’Ilebo en particulier constituent un obstacle à une contribution efficiente de la population à la lutte contre les problèmes de la dégradation de l’environnement et des enjeux qui y sont liés (MBUNGU, K. et al., 2004 et Ministère du plan, 2005).

Cette situation expliquerait la persistance de la dégradation la qualité de l’environnement et de la qualité de vie de population et une faible capacité d’évaluation et de résolution de problèmes environnementaux de la  cité d’Ilebo.

 

Ainsi à la base de cette étude, nous nous sommes posé les questions suivantes :

 

  • Quels sont les principaux problèmes d’environnement de la cité d’Ilebo ?
  • Est-ce que la population de ladite cité est-t-elle conscient de ces problèmes ?
  • Et quelles sont les capacités de cette population à évaluer et à  résoudre ces multiples problèmes environnementaux ?

 

Ces quelques préoccupations feront l’objet de notre investigation.

 

0.2. HYPOTHESES DE TRAVAIL

 

Nous avons dans le cadre de cette étude formulé nos hypothèses de manière suivantes : Le degré de compréhension et de présentation des problèmes environnementaux de la cité d’Ilebo serait évolutif en fonction du contexte socio-économique de la population de ladite cité. Elle serait également liée aux connaissances, aux ressources disponibles aux problèmes économiques vécus par les populations.

 

Et enfin, lorsque le degré de compréhension et de perception des problèmes environnementaux est bien étudié en ce qui sa détermination et son évaluation cela pourrait permettre de cerner les besoins en renforcement des capacités des individus à s’attaquer aux problèmes environnementaux, d’une part et de comprendre la pertinence des atteintes portées sur la nature et ses ressources pour une nécessité de protection de notre cadre de vie, d’autre part.

 

0.3. CHOIX ET INTERET DU SUJET

 

Les problèmes liés à la dégradation de la qualité de l’environnement (insalubrité, pollution sous toutes ses formes, érosions déforestation, changements climatiques, etc.) constituent des graves menaces sur le développement durable dela RDCen général et celui dela Citéd’Ilebo en particulier.

 

Par conséquent, la promotion d’un développement durable implique avant tout le renforcement des capacités humaines à évaluer et à s’attaquer aux problèmes d’environnement et ensuite la prise en compte des préoccupations environnementales.

 

Notons que, les travaux réalisés jusqu’à ce jour par IYOLO I. (2008) ; MBEPONGO K. (2009) ; MAYAMBO E. et ISHONGO (1999) ; IPERA (2009) ; MILANDU M., (2010) ; NGWANGU T. (2010) ; NGABO, K. et KOMBE M., (2009) et KALALA, N. (2009)  sur le point de la situation environnementale dela Citéd’Ilebo permettent de constater durant ces dernières années qu’il y a une aggravation générale des problèmes environnementaux.

 

Cependant la population de Cité d’Ilebo reste indifférente face à tous ces problèmes. C’est dans le souci de cerner les besoins en renforcement des capacités de population à faire face aux  problèmes d’environnement, d’une part et de comprendre le niveau d’atteintes portées à notre cadre de vie d’autre part, que nous  nous sommes proposé de réaliser une étude descriptive et évaluative du niveau de perception des problèmes d’environnement de la cité d’Ilebo.

 

En effet, notre étude s’inscrit dans le cadre de l’éducation relative à l’environnement et développement durable, fondée sur une nouvelle approche des relations de l’homme avec la nature et ses ressources. Elle constitue, de ce fait, une trêve pouvant servir de support au processus participatif d’évaluation environnementale et sociale en cours en RDC afin de promouvoir la protection de la nature et de ses ressources.

 

0.4. APPROCHE METHOLOGIQUE ET PLAN DU TRAVAIL

 

Pour atteindre l’objectif assigné dans ce travail, nous avons procédé à des sondages sur terrain : quelques 444 personnes ont été interviewées pour l’ensemble de la population dela Citéd’Ilebo reparti dans les 13 quartiers de ladite Cité.

 

Ces investigations nous ont permis d’avoir les données chiffrées afin d’établir la pertinence du degré de compréhension et de perception des problèmes environnementaux dela Citéd’Ilebo et ce en référence au modèle utilisé dans le cadre de l’élaboration des états de lieu de l’environnement en RDC (2004).

 

Il faut noter que pour y arriver nous avons utilisé un questionnaire d’administration indirecte comme instrument de recherche pour la collecte des données sur terrain. Ce questionnaire était constitué des questions de types ouvert et fermé.

 

Enfin les références bibliographiques viennent étayer les différents arguments formulés dans le texte et quelques figures, tableaux et graphiques utilisés dans cette étude illustrent certains faits observés.

 

Cette méthodologie nous permet de subdiviser l’étude en trois chapitres, hormis l’introduction et la conclusion :

 

  • Chapitre I. Présentation du milieu d’étude,
  • Chapitre II. Généralités sur les problèmes d’environnement,
  • Chapitre III. Présentation, analyse et interprétation des résultats.

 

0.5. DIFFICULTES RENCONTREES

 

La réalisation de cette étude a été entachée de plusieurs difficultés parmi lesquelles, nous citons :

 

  • La méfiance de la population, nous considérant comme des agents de l’Etat et ce malgré l’exhibition de nos identités et attestation de recherche ;
  • Les longues marches à pieds et le temps prolongé sur le terrain constituaient, en soi, une source de fatigue compte tenu de la vaste étendue d’échantillonnage,
  • L’esprit non archiviste caractérisant certains services publics ; et enfin ;
  • L’indisponibilité de données sur l’état-civil.

 

Il faut noter que nonobstant ces multiples difficultés, nous nous sommes dépassé afin d’arriver au terme de cette étude.

 

 

 

 

 

CHAPITRE I. PRESENTATION DU MILIEU D’ETUDE

 

 

1.1. ASPECT GEOGRAPHIQUE

 

1.1.1. LOCALISATION  ET  DELIMITATION DU MILIEU D’ETUDE

 

La cité d’Ilebo, notre milieu d’étude se trouve dans le district du Kasaï, province du Kasaï occidental à environ400 kmau nord-ouest de Kananga. Elle est comprise entre 20°35’ et 20°52’ de longitude Est et 4°17’ et 4°28’ de la latitude Sud (Fig.1, p7).

        

1.1.2. GEOMORPHOLOGIE ET HYDROGRAPHIE

 

La cité d’Ilebo est située sur le plateau du Kasaï, celui-ci est entaillé et découpé par d’innombrables vallées, son altitude moyenne est comprise entre 500 et600 mètre.

 

Elle est drainée par la rivière Kasaï, le plus grand tributaire de gauche du fleuve Congo, et ses affluents notamment :la Lutshuadietla Mpuntshia, ceux-ci suivent pratiquement les différents talwegs du site.

    

1.1.3. CLIMAT ET VEGETATION

 

Selon la classification climatique de Köppen, notre milieu est caractérisé par un climat du type AW3, c’est-à-dire un climat du type soudanais avec une saison de pluie s’étendant de mi-août à mi-mai (9 mois) dont les précipitations accusent leur maxima en Novembre et Avril, et une saison sèche s’étendant de mi-mai à mi-août (3 mois) et une inflexion de pluviosité entre décembre et février. La température moyenne annuelle est de 24,5°c et lame d’eau annuelle s’évalue entre1.400 mmet 1.800mm. L’humidité relative est de 84%. La province du Kasaï occidental, en général fait partie du bassin du Congo qui est situé dans une zone calme avec les vents variables et irréguliers tant en direction qu’en vitesse (Ministère du plan, 2005).

 

 

 

 

Fig. 1. Localisation de la cité d’Ilebo

 

 
   

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


Quand à la végétation, la Cité d’Ilebo se trouvait, il y a quelques années, dans le domaine des forêts mésophiles semi-caducifoliées subéquatoriales et périguinéennes, appelé « savane boisée ».

 

Malheureusement aujourd’hui, cette savane parsemée d’arbustes est presque inexistante suite à la main de l’homme qui pour se énormes besoins tant en  matière de logement, d’énergie et de nourritures, a exposé ce couvert végétal à exploitation abusive et dramatique pour l’environnement et son l’équilibre écologique. Suite aux activités humaines, ce site est devenu de plus en plus dépourvu d’une couverture végétale qui devrait le protéger contre l’érosion en réduisant la de ruissellement de l’eau de pluie, surtout dans les zones habitées.

     .

 1.1.4. DEMOGRAPHIE              

 

Il faut noter qu’en 1965, la population de la cité d’Ilebo se levait déjà à 8.493 habitants. Après sept ans, soit en 1972, cette population a atteint un effectif de 52.572 habitants. Dix ans plus tard, la population ne sait qu’augmenter pour atteindre 82.830 habitants. En 1990, soit 8 ans après, la cité s’est amplifiée de plus pour atteindre 106.685 habitants. En 1992, elle comptait 136.796 habitants. Entre 1992 et 1994, il eut une légère augmentation de 2.000 habitants par rapport aux années précédentes où la population est montée en flèche. En 2001, soit 7 ans après, la population s’élevait à 150.108 habitants soit une augmentation de 1,6%.

 

Entre 2002 et 2003, il y a eu une augmentation de 1,9%. Mais c’est entre 2003 et 2004 que l’augmentation de la population a été considérable avec 2,8%. Le taux d’accroissement entre 2004 et 2005 était de 0,8%. Ce taux est resté stationnaire de 2005 à 2006. De 2007, la population a augmenté jusqu’à atteindre 170.725 habitants et 208.481 habitants l’année 2009.

 

La cité d’Ilebo héberge actuellement en son sein une mosaïque de population dont le nombre est estimé à 251.118 habitants. Le tableau ci-après reprend l’évolution démographique de ladite cité jusqu’à l’année dernière (Tableau 1).

 

 

 

 

TABLEAU 1. EVOLUTION DELA POPULATIONDELA CITED’ILEBO (1965-2011)

 

ANNEE

POPULATION

ANNEE

POPULATION

ANNEE

POPULATION

1965

8.493

2001

147.701

2008

200.000

1972

52.572

2002

150.108

2009

208.481

1982

82.830

2003

155.654

2010

249.830

1990

106.685

2004

157.395

2011

251.118

1994

138.730

2005

158.951

 

 

2000

142.350

2007

170.725

 

 

Source : Rapports  du Bureau de la cité d’Ilebo, 1965-2011.

 

1.2. ASPECT GEOLOGIQUE

 

1.2.1. GEOLOGIE REGIONALE

 

Les travaux géologiques effectués par CAHEN, L. (1954), DELHAL, J. et LEDENT (1974), DELHAL et al. (1975), DELHAL, J. (1977) et DELHAL et al. (1989) dans la région du Kasaï occidental, ont permis de distinguer deux entités suivantes :

 

  • Formations de couverture comprenant des sables ocre, des « grès polymorphes », des Couches II et I dela Sériesupérieure du Kasaï et des couches dites « Série inférieure du Kasaï » datées du Mésozoïque et du Cénozoïque, disposées en couches subhorizontales ;
  • Formations du soubassement d’âge Cryptozoïque (Protérozoïque et Archéen), plus au moins métamorphiques et plissées, azoïques, à l’exception de la présence de stromatolithes, et de microfossiles encore peu étudiés jusqu’à présent.

 

1.2.1.1. TERRAINS DE COUVERTURE

           

Ils comprennent quatre grands groupes de haute en bas :

 

1.2.1.1.1. Groupe du Kalahari

 

  • Etage de sables et limons, généralement de teinte ocre souvent blanchis en surface, de la série des sables ocre, d’âge Néogène (Pliocène supérieur), d’épaisseur atteignant 120m ;
  • Etage de grés polymorphes : sables, grés tendres, meulières, à la base, souvent conglomérat, parfois avec cailloux éolisés, localement latérite, d’âge paléogène (Eocène-Oligocène), d’épaisseur atteignant 80m, contenant des fossiles de mollusques, végétaux et d’ostracodes.

 

1.2.1.1.2. Groupe du Kwango

          

Couches II de la série supérieure du Kasaï, d’âge crétacique supérieur (cénomanien), constituées de grés mauve clair à blanchâtres zones de lie-de-vin, très tendres, grossiers à moyens, feldspathiques ou kaolineux, à litage entrecroisé, à galets de quartz et d’agate bien roulés, éparpillés ou en lits lenticulaires, localement, à la partie supérieure argilites psammitiques brun chocolat et grés fins. Localement, à la partie inférieure, conglomérats à blocaux d’argilites rouges. A la base, localement zone silicifiée, d’épaisseur allant jusqu’à 100m.

   

1.2.1.1.3. Groupe de Bokungu

 

Couches I de la série supérieure du Kasaï, d’âge crétacique inférieur (Albien ou post-Wealdien), constituées de trois niveaux de haut en bas :

 

c.- Grès à galets, de même type que ceux de couches II, généralement cohérents avec lits de grés argileux ou d’argilites, ces dernières souvent micacées, rouges ou lie-de-vin, contenant de fossiles d’ostracodes (épaisseur d’environ 160m) ;

b.- Grès brun rouges, lie-de-vin, mauves, violacés, fins à grossiers, avec passées de poudingues à galets de quartz et quartzites, et intercalations d’argilites brun rouges, contenant de fossiles de phyllopodes, (épaisseur 200m),

a.- Mêmes roches mais sans galets, sauf un horizon de poudingue à 41m au-dessus de la surface (épaisseur 74m).

 

Vers le sud, les I se réduisent au seul niveau c qui repose directement sur la série inférieure (Groupe dela Loia) ou sur le socle et qui s’amincit progressivement. Le poudingue de base des couches I est diamantifère, il a livré des débris de poissons et de reptiles, probablement tous remaniés, de la série inférieure d’âge Wealden (Post-Aptien).

 

1.2.1.1.4. Groupe de la Loia

 

Représenté au Kasaï occidental, par les couches de la série inférieure du Kasaï, d’âge Jurassique supérieur ou Crétacique inférieur (Wealdien), reposent directement sur le Protérozoïque et localement sur de petits lambeaux de la série de Lukuga, d’âge Permien. Contiennent de fossiles d’ostracodes et de phyllopodes. Ce sont des grés micacés, généralement feldspathiques ou argileux, fins ou grossiers, souvent zones ou bandés, mauves, rouges, blancs ou ocres, vers le bas notamment, passages de grés et des argilites à des macignos, parfois bréchiques à la partie inférieure, et à des marnes (épaisseur 95m).

 

1.2.1.2. TERRAINS DU SOUBASSEMENT

 

1.2.1.2.1. Groupe de Bushimay (d’âge environ 940-1050m.a du Néoprotézoïque)

 

Il est subdivisé de la manière suivante :

 

  • Série supérieure  (B2) (environ 1020m d’épaisseur) comprend cinq faisceaux (B2e, B2d, B2c, B2b, et B2a). C’est un ensemble calcaro-dolomitique avec conglomérat et stromatolithe ;
  • Série moyenne (B1) (environ 285 à 1045m) comprenant cinq faisceaux (B1e, B1d, B1c, B2d, et B1a/b). C’est un ensemble à dominance schisteuse avec psammites, grès conglomérats, macignos. L’étude des stromatolithes du Bushimay dans la région occidentale (Kasaï) a permis de doter la série supérieure (B2) d’environ 940 à 1050m. A (Néoprotérozoïque) ;
  • Série inférieure B0 fait défaut dans cette région.

 

1.2.1.2.2. Complexe volcano-sédimentaire de la Lulua (du Mésoprotérozoïque)

                    

Ce complexe comprend, de haut en bas, les formations suivantes :

 

  • Schistes et pyroclastites avec puissance indéterminée ;
  • Calcaires et Talcshistes grès ou rouges, phyllades gris-vert à l’Est, phyllades gris, gris-vert, brun et quartzites gris-rose à l’ouest, avec puissance indéterminée ;
  • Schistes phylladeux gris, gris vert, bruns, avec localement quartzites, pyroclastites et roches verte, avec une épaisseur indéterminée ;
  • Quartzites à grain moyen, gris blanc à rose, avec 500 à 130m d’épaisseur ;
  • Roches vertes à l’Est, à l’ouest, schistes phylladeux, pyroclastites et quartzites avec une intercalation de roches vertes, avec 700m à plus 900m d’épaisseur ;
  • Phyllades et phyllades siliceux hématitiques, brun rouge, schistes phylladeux  gris vert, quartzophyllades, siliceux, psammites et gris pélitiques feldspathiques, avec 650à100m d’épaisseur ;
  • Psammites de teinte pourpre et grès pélitiques à grains très fin, feldspathiques, rouges, gris ou verdâtres, intercalations locales de chert, à l’ouest, phyllades avec lentilles de chert noir, grès pélitiques feldspathiques avec 650 à 1000m d’épaisseur ;
  • Quartzites feldspathiques grossiers avec lentilles de conglomérats, quartzites à grain moyen et grès pélitiques, de couleur rose à pourpre avec 80m d’épaisseur.

 

1.2.1.2.3. Groupe Luizien (du Paléoprotérozoïque)

 

Le Luizien est constitué par : des quartzites, des quartzites micacé, des muscovitoschistes, séricitoschistes et trémolitoschistes, les Itabirites et, localement des conglomérats métamorphiques. Il est associé à des granites plus anciens, gneissifiés au Luizien et comporte de pegmatites.

 

1.2.1.2.4. Craton du Kasaï

 

Au Kasaï occidental, le craton dit « Kasaï » est représenté par le complexe granitique et migmatitique de Dibaya, le complexe gabbro-noritique et charnauckitique du Kasaï - Lomami, et les gneiss dela Haute-Luanyi.

 

  1. a.    Complexe  granitique et migmatitique de Dibaya

 

Il est lithologiquement composé de granites et gneiss migmatitiques avec, localement, dans ceux-ci : trémolitites, actinotites, pyroxéno – amphibolites, amphibolites, gneiss amphibolitiques, roches itabiritiques à amphibole et des roches basiques.

 

  1. b.    Complexe gabbro-noritique et charnockitique du Kasaï-Lomami

 

Il est lithologiquement composé de gabbros noritiques avec, accessoirement, anorthosites, gabbros, amphibolites, charnockites et enderbites, roches quartzo-feldspathiques à grenat et biotite (leptynites ou granulites), passées aplitiques et pegmatitiques, métadolérites ; zones modifiées : amphibolites, amphiboloschistes, gneiss acides. Notons que les charnockites du Kasaï-Lomami son plus vieilles que les migmatites du complexe de Dibaya.

 

  1. Gneiss dela Haute-Luanyi

 

Il est daté à 3.500m.a, et lithologiquement composé de gneiss à grain fin, à biotite, sans microcline, plus au moins affectés migmatisation postérieure, pegmatites. C’est donc un des deux terrains les plus anciens du Cryptozoïque congolais. Il faudra noter que toutes ces formations sont recouvertes, dans notre secteur d’étude, par les formations récentes (du Quaternaire). Ce sont des sables plus au moins argileux et des limons, souvent rouges, parfois associés à des cuirasses ou des nappes de grenailles ferrugineuses souvent avec gravier à la base, occupant des aplanissements et des terrasses.

 

1.2.2. GEOLOGIE DU MILIEU D’ETUDE

 

Dans son ensemble, notre milieu d’étude fait partie du Crétacé Supra-Cénomanien (Cn) appartenant au groupe du Kwango. Ce sont les Couches II dela Série supérieure du Kasaï constituées des grès localement argilites et conglomérats. Cependant, dans le secteur d’Ilebo Malu-Malu affleurent les Couches I dela Série supérieur du Kasaï appartenant au groupe de Bokungu d’âge Albien-Aptien. Ce sont également des grès généralement cohérents, avec de lits de grès argileux ou d’argilites souvent micacées, rouge ou lie-de-vin, brun rouge, contenant de fossiles d’ostracode et de phyllopode (LEPERSONNE, 1974).

 

Selon ce même auteur, toutes ces formations sont recouvertes par des formations récentes (du Quaternaire). Ce sont des sables plus ou moins argileux et des limons, souvent rouges, parfois associés à des cuirasses ou des nappes de grenailles ferrugineuses souvent avec gravier à la base, occupant des aplanissements et des terrasses.

 

Enfin, d’après LACLAVERE (1989) et la FAO (1986) dans son ensemble, le sol de notre secteur d’étude est constitué des Aréno-ferralsols (Sols ferrallitiques) sous savane et sur sables du type Salonga et Kalahari, et des ferrisols du Karoo (Sols ferrugineux tropicaux), et localement, la présence des sols faiblement ferrallitiques (Sols fersiallitiques).

 

1.3. APERÇU  HISTORIQUE DELA CITED’ILEBO

 

La création de la cité d’Ilebo remonte à l’année 1936 sous l’appellation du centre extra-coutumier de Port-Francqui par l’arrêté n°162 du 11 juin 1936 du commissaire de la province de Lusambo.

 

Vers 1950, la pression démographique devenait de plus en plus importante. Il sera crée sous l’autorité coloniale une cité commerciale résidentielle qui regorgeait les commerçants, les intellectuels. Et une première cité indigène urbanisée crée avant 1960 portant six (6) avenue notamment, l’avenue Bashilele qui symbolise le chef de terre, l’avenue Sankuru qui représente la rivière, l’avenue Batshioko du nom de la voisine, l’avenue Lutshuadi (une rivière), Lulua (une rivière) et l’avenue principale dite « avenue de la colonie ».

 

C’est après l’indépendance du pays que la cité d’Ilebo connaîtra un exode rural massif entraînant, par conséquent une forte pression démographique et l’extension de la cité d’Ilebo par la création des nouveaux quartiers. Selon la décision n°005/74 du 20 Mars 1974 du commissaire de zone d’Ilebo et la terre circulaire n°2071/1403/83 du 12 septembre 1983 du gouverneur du Kasaï occidental, certains quartiers seront fusionnés et leur nombre sera revu à la baisse. Actuellement la cité portuaire d’Ilebo compte treize (13) quartiers qui sont : Commercial, Lumumba, Kinkel, Kaas-Ubu, Wenzel, Chemin de fer, Kimbanguiste, Pedro-Min enge I, Congo, Kana Matema, Pedro-Minenge II, Des anciens combattants et Bikok (Fig.2, p14).

 

 

 

 

Fig. 2. Localisation de 13 quartiers de la cité d’Ilebo

 
   

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


CHAPITRE II. GENERALITES SUR LES PROBLEMES D’ENVIRONNEMENT

 

 

Dans ce chapitre, nous essayerons de parler de quelques notions générales sur problèmes environnementaux et de principaux problèmes d’environnement de la Cité d’Ilebo, bien entendu tout commencera par les définitions des concepts clés relatifs à cette étude notamment : niveau, perception, problème, environnement et problème environnemental.

 

2.1. DEFINITIONS DES CONEPTS CLES

 

2.1.1. NIVEAU

 

REY A. et REY-DEBOVE J. (1989) définissent le mot niveau comme le degré d’élévation par rapport à un plan horizontal, d’une ligne ou d’un plan qui lui est parallèle.

 

Nous entendons par niveau, le degré d’intensité ou d’importance d’un phénomène donné.

 

2.1.2. PERCEPTION

 

L’encyclopédie Encarta (2009) définit la perception comme étant la distinction de quelque chose par les sens, c’est donc la représentation et la compréhension de quelque chose par l’esprit.

 

La perception, mot d’origine latine (périptère), se définit comme l’action de saisir par les sens. Cette définition suppose une certaine subjectivité de la part de l’individu percevant, car ce dernier se représente mentalement ce qu’il croit voir et non une copie conforme de la réalité observée (LEGRAND, A., 1998).

 

Le processus de la perception consiste en une construction mentale durant laquelle les sensations vécues sont intériorisées et interprétées. L’individu organise les sensations perçues, les interprète et les complète par des images et par des souvenirs (ROGUE, E., 1998).

 

La perception est également un processus sélectif. L’individu ne perçoit qu’une partie de ce qui l’entoure (MYERS, G.E. et MYERS, M.T., 1990). L’idée que le monde perçu est identique au monde réel est moins admise scientifiquement de nos jours. Le cerveau n’enregistre pas une image exacte de l’environnement, mais crée sa propre image (ROCK, I., 2001).

 

La perception de l’environnement s’effectue donc en deux étapes : 1. réception par l’individu de données éphémères et dépourvues de sens ; 2. organisation des données en des représentations socialement partagées (INGOLD, I., 2000).

 

Quant à nous, nous entendons par le terme perception, la représentation, l’image, l’idée, la vision, la compréhension qu’on se fait de quelque chose. Notons que cette représentation est le fait d’une élaboration sociale, qui évolue dans le temps et dans l’espace. Donc elle est influencée par les déterminants comportementaux du sujet : ses expériences antérieures, sa motivation, ses émotions, sa personnalité.

 

2.1.3. PROBLEME

 

REY A. et REY-DEBOVE J. (1989) définissent le terme problème comme étant une question à résoudre, portant soit sur un résultat inconnu à trouver à partir de certaines données, soit sur la détermination de la méthode à suivre pour obtenir un résultat supposé connu.

 

Pour MICHEL G. (1995), un problème c’est une question à résoudre d’après un ensemble des données dans une science.

 

De ce qui précède, nous pouvons comprendre qu’un problème est une question qui prête des discussions dans une science ou dans une discipline donnée et qui est sans réponse consensuelle.

 

2.1.4. ENVIRONNEMENT

 

L’encyclopédie Encarta (2009) définit le terme « environnement » comme étant l’ensemble des caractéristiques physiques, chimiques et biologiques des écosystèmes plus ou moins modifiées par l’action de l’homme.

 

D’après le Dictionnaire le grand Robert (2001), l’environnement est défini comme : « l'ensemble des conditions naturelles (physiques, chimiques, biologiques) et culturelles (sociologiques) susceptibles d’agir sur les organismes vivants et les activités humaines ».

Pour le Dictionnaire Larousse (2010), le terme « environnement » est défini comme : « l'ensemble des éléments (biotiques ou abiotiques) qui entourent un individu ou une espèce et dont certains contribuent directement à subvenir à ses besoins ».

 

Quant à nous pouvons comprendre que l’environnement est l’ensemble des éléments constitutifs du milieu naturel qui entoure l’homme et qui a de l’influence sur le processus du maintien de la vie.

 

2.1.5. PROBLEME ENVIRONNEMENTAL

 

Le problème environnemental peut être compris comme : « un ensemble de questions liées à la perturbation due à l’homme qui affectent en totalité ou une partie importante de la biosphère ou encore une région ou un milieu bien déterminé de notre cadre de vie (Encyclopédie Encarta [DVD], 2009).

 

Quant à nous, nous entendons par un problème environnemental, une question liée à une dégradation généralisée ou localisée de la qualité de notre cadre de vie ou de notre milieu de vie et qui est provoquée par les activités humaines. Il peut être ressenti à l’échelle planétaire (globale), régionale ou locale (nationale, territoriale, urbaine,…).

 

2.2. ARPEÇU GENERAL SUR LES PROBLEMES D’ENVIRONNEMENT

 

L’homme moderne, Homo sapiens, est apparu tardivement surla Terre. Lespremiers hommes, peu nombreux et dépourvus de moyens techniques, ont vécu pendant longtemps en harmonie avec leur milieu, comme les autres animaux. Ils étaient des chasseurs-cueilleurs qui avaient besoin, pour survivre, de bien connaître les plantes et les animaux.

 

Cet équilibre a profondément changé avec la première révolution agricole, au néolithique, qui a favorisé l’érosion du sol et la régression de la végétation naturelle. Tant que les hommes sont restés peu nombreux et leurs moyens techniques rudimentaires, leur impact sur la nature a été limité et localisé.

 

Aujourd’hui, il y a plus de six milliards d’hommes sur Terre, et certaines régions sont surpeuplées. Les besoins en terres cultivables, en matières premières et en sources d’énergie croissent constamment et les moyens techniques permettant de modifier ou même de détruire le milieu ont une puissance considérable. En outre, les hommes se concentrent dans des villes dont l’air est de plus en plus pollué et ils perdent le contact avec la nature.

 

Notons que la dégradation de la biosphère qui en résulte a déjà, et aura des conséquences de plus en plus préoccupantes. L'idée d'une dégradation de l'environnement dans lequel vivent les humains sur la terre est devenue largement majoritaire à la fin du XXe siècle. Plus qu'une idée, les faits démontrent que l'évolution de l'environnement est représentative d'une dégradation de l'habitat, imputable à l'activité humaine. Pour mesurer cette dégradation, on peut se servir de plusieurs indicateurs :

 

  • Les pollutions apparentes, c'est-à-dire les traces de composés synthétisés par l'homme dans les milieux naturels : les sols, l'air et l'eau. Ces indicateurs sont plus couramment désignés sous d'autres noms, comme qualité de l'eau pour la présence de pollution dans l'eau, ou qualité de l'air pour la présence de polluants dans l'air ;
  • La raréfaction des ressources naturelles, renouvelables ou pas ;
  • La perte de biodiversité, qui est même considérée comme un indicateur clé de l'état de l'environnement.

 

Un rapport de l'OCDE (Rapport de l'OCDE ; 2001) a fait l'état des thématiques environnementales et leur a associé un « niveau d'inquiétude ». Cette étude montre que les impacts de l'homme sur l'environnement sont multiples et variés. Presque tous les éléments constituant l'environnement sont touchés par les activités humaines.

 

Ces impacts sur l'environnement sont liés à plusieurs facteurs, dont ceux évoqués le plus souvent sont la démographie et le développement économique. En effet, le lien entre la population et la pollution est évident : les impacts humains locaux sont proportionnels au nombre d'habitants d'une région, et il en est de même pour le nombre d'habitants sur la Terre.

 

Mais la démographie n'est pas le seul facteur qui intervient dans cette équation. Le niveau de développement économique, les habitudes de vie, le climat et toute une multitude de facteurs, jouent un rôle très important dans les impacts sur l'environnement, ce qui amène de nombreux spécialistes à relativiser le rôle de la démographie et de la surpopulation dans les problèmes environnementaux.

Ainsi, dans le cadre de cette étude, nous parlerons, tour à tout, de problèmes d’environnement liés aux sols, à l’eau, à l’air et à l’atmosphère, à la biosphère, aux ressources naturelles, …

 

2.2.1. PROBLEMES LIES AUX SOLS

 

Les problèmes liés aux sols sont souvent des problèmes d'ordre local. On parle de régression et dégradation des sols lorsqu'un sol perd en qualité ou que ses propriétés changent. Ils peuvent être divisés en deux catégories :

 

 

2.2.2. PROBLEMES LIES A L’EAU

 

Selon le rapport de l’OCDE (Rapport de l'OCDE ; 2001) trois points sont particulièrement préoccupants concernant l'eau. Il s'agit de la consommation d'eau et l'épuisement de la ressource, la pollution des eaux de surface et la pollution des eaux souterraines.

 

La gestion de l'eau en tant que ressource naturelle est une question préoccupante pour de nombreux états. Le rapport de l'OCDE qualifie ce problème comme nécessitant une attention urgente. Toujours d'après ce rapport, un grand nombre d'humains vivent dans des zones soumises au stress hydrique. En 2030, en l'absence de mesures efficaces pour préserver les ressources en eau potable, il pourrait y avoir 3,9 milliards de personnes concernées par le stress hydrique, dont 80 % de la population du BRIC (Brésil, Russie, Inde, Chine). Cette pénurie sera aggravée par l'augmentation de la population et donc des besoins en eau pour boire ou pour l'agriculture.

 

Le réchauffement de la planète aurait également des incidences fortes sur les ressources en eau. Des régions comme l'Asie centrale, l'Afrique sahélienne ou les grandes plaines des États-Unis pourraient connaître un assèchement dramatique pour les populations, leur approvisionnement en eau, et l'agriculture[35], comme le rappellent les études de l'UNFCCC.

 

Ce manque d'eau à l'échelle mondiale semble donc inéluctable [34], et s'annonce lourd de conséquences sur les activités humaines (agriculture, développement, énergie), et sur les relations diplomatiques internationales. En effet, les enjeux se multiplient autour de l'eau ; indispensable à la survie d'une population, elle l'est aussi pour l'agriculture, via l'irrigation, à la production d'énergie hydraulique. Les cours d'eau ne se limitant généralement pas à un seul État, ils sont devenus des enjeux géopolitiques stratégiques déterminants à la source de nombreux conflits. La plupart des états sont conscients de ces enjeux forts, comme en atteste la tenue régulière du forum alternatif mondial de l'eau.

 

La pénurie d'eau n'est pas la seule préoccupation à avoir vis-à-vis de la gestion des ressources en eau. L'évolution de leur qualité et de leur degré de pollution sont également inquiétants.

 

Parce que l'eau douce est une ressource précieuse, la pollution des nappes phréatiques, qui constituent une réserve importante d'eau douce relativement pure, et des lacs et des rivières, est sans doute la plus préoccupante. Ceux-ci étant également liés aux activités humaines, ils sont impactés, et leur état est globalement en cours de dégradation. Les pollutions des eaux douces se retrouvent dans les mers et les océans, de par le cycle de l'eau, et viennent ainsi aggraver la pollution marine.

 

La pollution des eaux peut être d'origine et de nature diverses et variées (Lévêque C ; 1996). Elle peut être :

 

  • Physique : qui elle-même peut être thermique ou radioactive. La pollution thermique est due principalement aux industries qui utilisent l'eau comme liquide de refroidissement. Provoquant un réchauffement significatif des cours d'eau concernés, elle peut avoir pour conséquence la disparition locale de certaines espèces animales ou végétales. La pollution radioactive, pouvant survenir lors d'accidents nucléaires, est extrêmement persistante. Ses effets à long terme sont aujourd'hui méconnus ;

 

  • Chimique : extrêmement diverse, elle est causée par le rejet de différentes substances chimiques issues de l'industrie, l'agriculture ou des effluents domestiques. Les principales pollutions chimiques sont :

 

  • Les pollutions issues de l'agriculture et des certaines industries. Forte consommatrice de produits chimiques, l'agriculture a un impact considérable sur les milieux aquatiques. L'usage de pesticides, produits extrêmement nocifs aux êtres vivants, entraîne une dissémination de ces substances dans des milieux aquatiques, souterrains ou de surface, et provoque la mort de certaines espèces animales. Les nitrates et les phosphates, contenus en fortes quantités dans les engrais, entraînent des problèmes d'eutrophisation. Le fort développement de bactéries ou d'algues de surface, qui trouvent dans les nitrates et les phosphates les éléments nécessaires à leur développement, entraîne un manque d'oxygène dissous dans l'eau, ce qui conduit au final à la destruction de toute vie animale ou végétale en dessous de la surface,
  • Les pollutions aux métaux lourds, comme le plomb, le mercure, le zinc ou l'arsenic. Issus pour la plupart des rejets industriels, ils ne sont pas biodégradables. Présents tout au long de la chaîne alimentaire, ils s'accumulent dans les organismes,
  • Les pollutions aux acides, provenant des pluies acides sont également nocifs,
  • Les pollutions aux substances médicamenteuses. Un très grand nombre de molécules médicamenteuses ne sont pas entièrement assimilées par le corps humain, et sont donc rejetées à l'égout. En l'absence de traitements spécifiques, elles se retrouvent dans les milieux naturels aquatiques, avec des conséquences pour l'environnement et la santé humaine encore mal connues. Des études sont en cours pour mesurer les impacts de ces substances,
  • Les pollutions aux hydrocarbures, comme les marées noires ou les dégazages sauvages. Spectaculaires en mer, elles sont aussi fréquentes en milieu urbain, ou elles peuvent représenter jusqu'à 40 % des pollutions de l'eau,
  • Les pollutions aux PCB : utilisées principalement dans les transformateurs électriques, condensateurs, et comme isolants en raison de leurs excellentes caractéristiques diélectriques, ces substances se stockent dans les graisses des êtres vivants, et peuvent avoir des effets toxiques et cancérigènes (MURRAY W., 1994).

 

  • Organique : cette pollution est la pollution la plus « naturelle », mais aussi la plus ancienne. En effet, en l'absence de traitement, une ville de 100 000 habitants rejette 18 tonnes de matière organique par jour dans ses égouts. Cette matière, bien que biodégradable, n'en est pas dénuée d'impacts pour autant. De trop forts rejets dans les rivières peuvent conduire à l'asphyxie des écosystèmes aquatiques, les premiers concernés étant les poissons, puis, à plus forte concentration, le reste de la faune et de la flore aquatique ;

 

 

2.2.3. PROBLEMES LIES A L’AIR

 

La pollution atmosphérique, ou pollution de l'air, est une pollution d'origine diffuse qui peut avoir des effets locaux ou globaux. Le terme « pollution de l'air » signifie généralement l'introduction directe ou indirecte dans l'air ambiant (à l'exception des espaces confinés) par l'homme de toute substance susceptible d'avoir des effets nocifs sur la santé humaine et/ou l'environnement dans son ensemble.

 

Comme pour l'eau, la pollution de l'air peut être de nature et d'origine diverses et variées. On distingue différents types de pollutions :

 

  • Les gaz chimiques toxiques, issus principalement de la combustion (provenant de l'industrie ou des moteurs, par exemple), dont :

 

 

Les effets de cette pollution peuvent être régionaux ou planétaires (mondiaux).

 

a)   Régionalement,

 

On peut avoir :

 

  • Un effet direct de toxicité sur la flore, la faune ou les hommes, dans le cas de gaz toxiques, notamment. Les métaux lourds, les particules en suspension, et les gaz issus de la combustion ont des effets notoires dangereux sur les organismes. Lors de fortes pollutions, les polluants peuvent obscurcir le ciel, réduisant la photosynthèse, et pouvant influer sur l'intensité des précipitations et la météorologie locale ; c'est le cas par exemple du nuage brun d'Asie;
  • Une modification de la composition de l'air, qui entraîne une accumulation de polluants dans les pluies, pouvant provoquer des pluies acides, aux effets désastreux sur la flore locale et sur les organismes vivants aquatiques.

 

b)   A l'échelle de la planète

 

Les effets de la pollution atmosphérique sont importants, et ont des impacts sur l'atmosphère et le climat de l'ensemble du globe. Les deux principaux effets de cette pollution sont :

 

  • Le trou dans la couche d'ozone. Historiquement, c'est une des premières prises de conscience des effets globaux que peut avoir l'activité humaine sur la planète. Dû aux gaz chlorés et halogénés, et notamment aux CFC et aux halons, le trou n'a été découvert que vers le début des années 1980. Il a des impacts importants sur la santé humaine, la faune et la flore, notamment par le biais des rayons ultraviolets qui ne sont alors plus filtrés par l'ozone stratosphérique. Suite à une réduction drastique de ces gaz du fait de leur interdiction progressive, leur utilisation a été divisée par 8 en 20 ans, et le trou dans la couche d'ozone a cessé de s'agrandir et devrait se refermer autour de 2050 ;
  • Le réchauffement climatique, défini par le Secrétaire Général des Nations Unies comme un enjeu majeur de notre temps, est très probablement dû à un rejet massif de gaz à effet de serre d'origine humaine [62]. Mettant en jeu des processus très longs, ce réchauffement pourrait avoir des conséquences négatives importantes sur la biodiversité, le niveau des océans, et les courants marins au niveau mondial, et pourrait entraîner ou favoriser des destructions d'écosystèmes, des désertifications ou des bouleversements climatiques graves à une échelle locale (sécheresses, inondations, intensité des cyclones...). Les conséquences affecteraient une majeure partie de la population mondiale et seraient multiples et globalement négatives.

 

2.2.4. PROBLEMES LIES A LA BIODIVERSITE

 

Les activités humaines ont une incidence forte sur la biodiversité, c'est-à-dire sur l'avenir des espèces vivantes, animales et végétales. Le taux d'extinction actuel des espèces est de 100 à 1.000 fois supérieure au taux moyen naturel constaté dans l'histoire de l'évolution de la planète. En 2007, l'UICN a évalué qu'une espèce d'oiseaux sur huit, un mammifère sur quatre, un amphibien sur trois et 70 % de toutes les plantes sont en péril. Cette extinction massive des temps modernes est souvent désignée par le nom d'extinction de l'Holocène.

 

L'origine de cette extinction massive d'espèces est principalement humaine, et notamment depuis les années 1500, où l'influence de l'homme a considérablement augmenté.

 

La surchasse et la surpêche sont à l'origine de la disparition ou facteurs de menaces sur plusieurs espèces, mais c'est surtout la destruction et la dégradation de l'habitat naturel qui a eu les plus importantes conséquences. L'anthropisation grandissante des milieux naturels, via la déforestation, l'imperméabilisation des sols, l'agriculture et l'élevage extensif, l'urbanisation des littoraux, l'introduction d'espèces invasives, mais aussi la pollution des eaux et des sols, ainsi que le changement climatique, sont autant de facteurs qui réduisent ou détruisent l'habitat de certaines espèces, causant parfois leur disparition.

 

La biodiversité fait l'objet d'études internationales dirigées par les Nations unies, via un groupe d'experts : l'IPBES. Elle est considérée comme un indicateur important, dont la dégradation serait significative pour la santé de la planète, mais aussi pour le bien-être humain. La préservation de la biodiversité est également une cible des objectifs du millénaire pour le développement.

 

2.2.5. PROBLEMES LIES AUX RESSOURCES NATURELLES

 

Une ressource naturelle est un élément présent dans la nature, exploité ou non par les humains, et pouvant être renouvelable ou non renouvelable[70]. Dans une approche quantitative, on parle de capital naturel.

 

La raréfaction des ressources naturelles est considérée comme inquiétante et représente une menace pour l'environnement et les activités humaines, qu'il s'agisse des ressources naturelles renouvelables, ou des ressources non renouvelables.

 

S'agissant des ressources renouvelables (poissons, forêts, etc.), leur surexploitation peut entraîner une baisse significative de la ressource disponible, diminuant ainsi sa capacité de renouvellement. Ce sont les problèmes de la surpêche et de la déforestation entre autres. Si rien n'est fait pour enrayer cette spirale, cela peut conduire à l'épuisement total de la ressource, comme cela s'est déjà produit localement sur l'île de Pâques, par exemple, où la déforestation a conduit à la disparition des arbres sur l'île et à l'extinction de plusieurs espèces.

 

Pour les ressources non renouvelables telles que les énergies fossiles et les minerais, l'impact de leur extraction sur l'environnement est relativement faible à court terme. C'est leur utilisation, qui produit souvent une pollution significative, et leur raréfaction qui sont une source d'inquiétude socio-économique. En effet, certaines de ces ressources sont une composante importante de l'activité humaine et économique. Leur extraction, continuellement en hausse, conduit à une baisse inquiétante des réserves, ce qui pose des problèmes pour les besoins des générations futures en matières premières.

 

2.2.6. PROBLEMES LIES AUX CATASTROPHES ECOLOGIQUES

 

L'apparition de certains types d'industrie et de nouvelles techniques au cours du XXe siècle a rendu possible des accidents ou des actions ayant des conséquences très importantes sur les hommes et sur de multiples domaines de l'environnement, tout en touchant des zones géographiques plus ou moins vastes. Certains de ces accidents, dont certaines grandes catastrophes industrielles ou certains accidents nucléaires, peuvent affecter des écosystèmes entiers et engendrer des séquelles graves sur l'environnement. On parle alors de catastrophe environnementale ou écologique.

 

Le terme est parfois utilisé pour désigner, non pas un événement ponctuel, mais une action ayant des effets négatifs importants et constants sur l'environnement.

 

2.2.7. PROBLEMES LIES A LA SANTE HUMAINE

 

Les dégradations de l'environnement ont des effets importants, sur la santé humaine et la qualité de vie des populations, comme en attestent les études sur le sujet et les différents organismes chargés d'étudier la relation entre la santé et l'environnement. La qualité de l'environnement — notamment dans les régions fortement peuplées —, est devenue un véritable problème de santé publique.

 

Le lien entre santé et environnement a pris toute son importance depuis le sommet de la Terre de Rio en 1992 ; la protection de l'environnement est alors apparue comme une étape incontournable des politiques de santé publique mondiales. Ce lien est généralement désigné par le terme santé-environnement[81], et il est étudié par la médecine environnementale et le domaine des risques sanitaires.

 

Les domaines de l'environnement pour lesquels la pollution peut avoir les conséquences les plus néfastes sur les populations sont l'eau et l'air, ressources indispensables à la vie. La pollution des sols peut aussi générer, à plus long terme, des problématiques sanitaires.

L'eau et l'air peuvent être vecteurs de produits toxiques, Cancérogènes, Mutagènes et Reprotoxiques (CMR), non-biodégradables, allergisants ou eutrophisants mais aussi de virus, bactéries et autres agents pathogènes ayant des effets pathologiques directs, à court, moyen ou long terme, sur les organismes vivants.

 

2.3. PRINCIPAUX PROBLEMES ENVIRONNEMENTAUX  DELA CITE D’ILEBO

 

Notons que les questions environnementales sont généralement associées aux dégradations de notre cadre de vie, nettement liées aux activités humaines. Les problèmes environnementaux sont surtout dus au faite que la terre n’est pas extensible. Malgré une superficie constante, dont la partie utilisable est presque entièrement utilisée, la population des hommes est caractérisée par une démographie galopante.

 

A côté des problèmes environnementaux liés aux pollutions généralisées à presque toute la planète existe un grand nombre de problèmes liés aux pollutions, encore relativement localisées, mais qui se répandent de plus en plus.

 

Au niveau national et local, les problèmes d’environnement sont multiples et variés selon les pays ou la région dont il est question. Nous pouvons, pour la Cité d’Ilebo, les catégoriser selon le type de ressources qui est en voie de dégradation : eaux, air, sols, ressources biologiques et habitats humains artificiels :

 

  • Vulnérabilité de nappes d’eau à la pollution et risque de prolifération des maladies d’origine d’hydrique au sein de la population.
  • La dégradation et baisses du potentiel de productivité des sols nettement liés aux mauvaises pratiques culturales ;
  • La ramification d’érosion ravinante dans la partie Sud et Ouest d’Ilebo ;
  • Le faible taux d’évacuation hygiénique des déchets ménagers (solides et liquides) et ses conséquences ;
  • Le faible accès à l’eau potable malgré des importantes ressources en eau ;
  • La déforestation dans les environs de la cité d’Ilebo…

 

 

 

 

CHAPITRE III. PRESENTATION, ANALYSE ET INTERPRETATION DES RESULTATS

 

 

3.1. PRESENTATION DES RESULTATS

 

Les sondages réalisés dans la cité d’Ilebo dans le cadre de cette étude ont nécessité un questionnaire d’administration indirecte comme instrument d’enquêtes sur terrain.

 

Ce questionnaire à questions de type fermé et ouvert comporte deux parties dont l’identification des sujets enquêtés et le questionnaire proprement dit.

 

Notons que le questionnaire proprement dit est composé de cinq questions dont :

 

  • La première porte sur l’entendement de population sur le terme « environnement » ;
  • La deuxième porte la connaissance de population sur les problèmes d’environnement et sur moyen d’acquisition de ces connaissances ;
  • La troisième porte sur l’existence des problèmes d’environnement dans la cité d’Ilebo et leur identification ;
  • La quatrième porte sur la connaissance des acteurs pouvant intervenir dans la résolution des problèmes d’environnement de la cité d’Ilebo ;
  • La cinquième revient sur la participation de la population dans la résolution des problèmes d’environnement de la cité d’Ilebo.

 

Notre étude concerne la population de la cité d’Ilebo. Nous avons procédé par un échantillonnage occasionnel ou au hasard. Ainsi, au regard de nos possibilités matérielles et temporelles, quelques 444 sujets ont été questionnés pour tous les 13 quartiers de la cité d’Ilebo.

 

Le tableau ci-après reprend la répartition de notre échantillon d’étude.

 

 

 

 

 

Tableau 2 : Echantillon d’étude

 

QUARTIER

EFFECTIF

QUARTIER

EFFECTIF

(1)

WENZE

19

(8)

T.S.F.

16

(2)

PERO-MINENGE

28

(9)

COMMERCIAL

27

(3)

CONGO

34

(10)

KANGA-MOTEMA

28

(4)

LUMUMBA

50

(11)

ANCIENS COMBATTANT

20

(5)

KINKOLE

48

(12)

KIMBANGUISTE

31

(6)

KASA-VUBU

45

(13)

BIKUKU

60

(7)

CHEMIN DE FER

38

TOTAL

444

    Source : Enquêtes NGWAMASHI M., 2011.

 

Pour arriver à l’établissement de l’apparition fréquente de degré de compréhension et de représentation de population en ce qui concerne les problèmes d’environnement de la cité d’Ilebo et par conséquent apprécier leur pertinence par rapport à l’objectif assigné dans cette étude, nous avons procédé aux pourcentages.

 

Nous avons converti les fréquences brutes d’apparitions des réponses de nos sujets enquêtés en pourcentage en rapport avec la taille de notre échantillon d’étude.

 

3.2. ANALYSE DES RESULTATS

 

Notre analyse consiste à décomposer les éléments constitutifs de la représentation, de l’image, de la vision de problèmes environnementaux de la cité d’Ilebo afin de dégager leur pertinence dans l’évaluation de la nécessité de protection de notre cadre de vie et dans la détermination des besoins en renforcement des capacités humaines à s’attaquer à ces problèmes.

 

Et cela à travers les éléments suivants :

 

  • L’entendement du terme « Environnement »,
  • La connaissance des problèmes d’environnement et les moyens d’acquisition de l’information,
  • L’existence des problèmes d’environnement dans la cité d’Ilebo,
  • Les acteurs intervenant dans la résolution de problèmes d’environnement,
  • La participation de la population dans la résolution de problèmes d’environnement.

3.2.1. ENTENDEMENT DU TERME « ENVIRONNEMENT »

 

Notons que la notion d'environnement naturel, souvent désignée par le seul mot « environnement », a beaucoup évolué au cours des derniers siècles et tout particulièrement des dernières décennies. L'environnement est compris comme l'ensemble des composants naturels de la planète Terre, comme l'air, l'eau, l'atmosphère, les roches, les végétaux, les animaux, et l'ensemble des phénomènes et interactions qui s'y déploient, c'est-à-dire tout ce qui entoure l'Homme et ses activités - bien que cette position centrale de l'Homme soit précisément un objet de controverse dans le champ de l'écologie.

 

Dans le cadre de cette étude, nous avons retenu que l’environnement, c’est tout ce qui entoure l’homme et qui a de l’influence sur processus du maintien de la vie.

 

Ainsi, les résultats obtenus sur la question de savoir qu’entendez-vous par environnement sont enregistrés dans le tableau 3. Nous avons donné une appréciation (bonne, moyenne, faible et nulle) à chaque réponse recueillie auprès de nos sujets enquêtés.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Tableau 3 : De l’entendement de population d’Ilebo sur le terme « environnement ».

 

Réponses

QUARTIERS

(1)

(2)

(3)

(4)

(5)

(6)

(7)

(8)

(9)

(10)

(11)

(12)

(13)

Total

f

%

f

%

f

%

f

%

f

%

f

%

f

%

f

%

f

%

f

%

f

%

f

%

f

%

f

%

Bonne

2

11

4

14

3

9

5

10

2

4

5

11

2

5

1

6

3

11

8

29

3

15

3

10

4

7

45

10

Moyenne

7

37

7

25

6

18

15

30

6

13

8

18

11

29

10

63

6

22

9

32

7

35

4

12

6

10

102

23

Faible

1

5

7

25

7

21

9

18

15

31

12

27

2

5

0

0

4

15

2

7

0

0

3

10

10

16

76

16

Nulle

9

47

10

36

18

52

21

42

25

52

20

44

23

61

5

31

14

52

9

32

10

50

21

68

40

67

225

51

Total

19

100

28

100

34

100

50

100

48

100

45

100

38

100

16

100

27

100

28

100

20

100

31

100

60

100

444

100

Source : Enquêtes NGWAMASHI M., 2011.

 

Il ressort de ce tableau que 10% des sujets enquêtés ont une bonne connaissance de l’environnement, 23% ont une connaissance moyenne, 16% ont une faible connaissance et 51% ne connaissent nullement qu’est-ce que l’environnement.

 

Ainsi, le graphique 1 ci-après illustre les évolutions tendancielles de la connaissance de population de la cité d’Ilebo sur le terme « environnement ».

 

 

Il ressort de ce graphique que les tendances évolutives de l’entendement du terme « environnement » sont nettement distinctes pour les différents quartiers de la cité d’Ilebo.

 

  • La courbe de la série de bonnes réponses est en dent de scie avec un minima de 4% au quartier Kinkole (5) et un maxima de 29% au quartier Kanga motema (10) ;
  • La courbe de la sérié de moyenne décroit de 37% au quartier Wenze (1) jusqu’à atteindre un minima de 13% au quartier Kinkole (5) et la courbe croit jusqu’au maxima de la série à 63% au quartier TSF (8) et ensuite décroit pour atteindre le minima de la série à 10% au quartier Bikuku (13) ;
  • La courbe de la série de faible réponse est également en dent de scie avec un minima de 0% aux quartiers TSF (8) et Anciens combattants (11) et un maxima de 31% au quartier Kinkole ;
  • La courbe de la série de nulle (aucune réponse) est aussi en dent de scie avec un minima de 31% au quartier TSF (8) et un maxima de 68% au quartier Kimbanguiste (12).


3.2.2. CONNAISSANCE DES PROBLEMES D’ENVIRONNEMENT ET LES MOYENS D’ACQUISITION  DE L’INFORMATION

 

Les problèmes d’environnement sont des questions liées à la dégradation de l’environnement suite aux activités de l’homme. Elles consistent de ce fait un obstacle aux mieux être de la population d’où leur intérêt dans toute action de développement.

 

La prise de conscience des problèmes environnementaux par les citoyens exige potentiellement deux capacités : la connaissance des caractéristiques, propriétés et risques des problèmes environnementaux ainsi qu’un certain degré de sensibilité environnementale (PRUNEAU, D., 1994).

 

Ainsi, pour réaliser que des problèmes reliés à l’air, à l’eau, au sol, aux animaux ou aux végétaux se manifestent dans leur milieu, les citoyens doivent être habilités à y observer des indices de la présence de ces problèmes et ils doivent se montrer assez motivés et sensibles à la qualité de leur milieu pour remarquer ces problèmes.

 

En effet, l’éducation est un outil vital pour sensibiliser le public à l’environnement. L’information continue est nécessaire pour rester au fait des changements constants dans les domaines de l’environnement. L’utilisation des médias comme la télévision, la radio, les affiches et les journaux est un moyen d’atteindre de nombreuses personnes en peu de temps (SAUVE, L. 1997)

 

Ainsi, les résultats obtenus à la question de savoir si vous avez déjà entendu parler des problèmes d’environnement et si oui, par quel moyen (occasion) ont été enregistrés dans le tableau 4. Les moyens d’acquisition de l’information sont suivants : médias (TV, Radio, Journaux, Affiches, etc.), conférence, séminaire de formation, écoles et autres moyens (à spécifier).

 

 

 

 

 

Tableau 4 : Moyen (occasion) par lequel la population d’Ilebo a entendu parler des problèmes d’environnement

 

 

Réponses

 

QUARTIERS

(1)

(2)

(3)

(4)

(5)

(6)

(7)

(8)

(9)

(10)

(11)

(12)

(13)

Total

f

%

f

%

f

%

f

%

f

%

f

%

f

%

f

%

f

%

f

%

f

%

f

%

f

%

f

%

Oui

8

42

17

61

15

44

19

38

15

31

14

31

14

37

3

37

8

30

10

36

8

40

8

26

19

32

161

36

Non

11

58

11

39

19

56

31

62

33

69

31

69

24

63

10

63

19

70

18

64

12

60

23

74

41

68

283

64

Total

19

100

28

100

34

100

50

100

48

100

45

100

38

100

16

100

27

100

28

100

20

100

31

100

60

100

444

100

Source : Enquêtes NGWAMASHI M., 2011.

 

De ce tableau, nous constatons que 36% de nos enquêtés ont déjà entendu parler des problèmes d’environnement, 64% n’ont jamais entendu parler des problèmes d’environnement.

 

Notons que l’école reste le moyen d’acquisition le plus prisé dans la majorité de cas soit 85% pour les 36% de sujets qui ont déjà entendu parler des problèmes d’environnement dans la cité d’Ilebo, suivi des médias soit 15% et les restes de moyen d’acquisition n’ont pas été évoqué.

 

Ainsi, le graphique 2 ci-après montre les tendances évolutives de connaissances de la population sur les problèmes d’environnement.

 

 

 

 

 

 

Il ressort de ce graphique que les tendances évolutives de connaissances de la population de la cité d’Ilebo sur les problèmes d’environnement sont nettement distinctes.

 

  • La courbe de oui à avoir entendu parler des problèmes d’environnement évolue dans l’intervalle comprise entre 20 et 60%. Cette courbe croit avec un maxima de 61% au quartier  Pero-Minenge (2) et décroît avec un minima de 26% au quartier Kimbanguiste (12) et remonte pour atteindre 36% quant à la situation générale ;
  • La courbe de non évolue dans le sens contraire de celle de oui. Elle décroit avec un minima de 39% au quartier Pero-Minenge (2) et croît avec un maxima de 74% au quartier Kimbanguiste (12) puis redescend pour atteindre  64% en ce qui concerne la  situation générale.


3.2.3. EXISTENCE DES PROBLEMES D’ENVIRONNEMENT DANS LA CITE D’ILEBO

 

 

Notons que certains sujets enquêtés ont énuméré quelques uns de ces problèmes notamment : les problèmes liés à la dégradation de nos sols (érosion et baisse de potentiel de productivité de ces sols), les problèmes liés à l’insalubrité et ses conséquences pour la sante publique, déforestation dans les environs de la cité d’Ilebo, les problèmes liés à la vulnérabilité de nappes d’eau à la pollution, le faible taux d’accès à l’eau potable de population, les problèmes liés à la gestion des déchets, la présence faiblement marqué des agents de service de l’environnement et d’hygiène, …

 

Ainsi, les résultats obtenus à la question relative à l’existence des problèmes d’environnement dans la cité d’Ilebo sont repris dans le tableau 5, ci-après.

 

 

 

Tableau 5 : Sur l’existence des problèmes d’environnement dans la cité d’Ilebo.

 

Réponses

 

QUARTIERS

(1)

(2)

(3)

(4)

(5)

(6)

(7)

(8)

(9)

(10)

(11)

(12)

(13)

Total

f

%

f

%

f

%

f

%

f

%

f

%

f

%

f

%

f

%

f

%

f

%

f

%

f

%

f

%

Oui

8

42

16

57

15

44

17

34

10

21

10

22

14

37

7

44

7

26

8

29

9

45

6

19

15

25

142

32

Non

11

58

12

43

19

56

33

66

38

79

35

78

24

63

9

56

20

74

20

71

11

55

25

81

45

75

302

68

Total

19

100

28

100

34

100

50

100

48

100

45

100

38

100

16

100

27

100

28

100

20

100

31

100

60

100

444

100

Source : Enquêtes NGWAMASHI M., 2011.

 

Il ressort de ce tableau que 32% de nos sujets enquêtés ont prouvé l’existence des problèmes d’environnement dans la cité d’Ilebo contre 68% qui ne reconnaissent pas qu’il existe des problèmes d’environnement dans la cité d’Ilebo.

 

 Ainsi, le graphique 3 ci-après montre les tendances évolutives sur l’existence des problèmes d’environnement dans la cité d’Ilebo.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Il ressort de ce graphique que les tendances évolutives sur l’existence des problèmes d’environnement dans la cité d’Ilebo sont nettement distinctes.

 

  • La courbe de oui à l’existence des problèmes d’environnement dans la cité d’Ilebo oscille dans l’intervalle comprise entre 15 et 60%. Cette courbe croit avec un maxima de 57% au quartier  Pero-Minenge (2) et décroit avec un minima de 19% au quartier Kimbanguiste (12) et remonte pour atteindre 32% quant à la situation générale ;
  • La courbe de non à l’existence des problèmes d’environnement dans la cité d’Ilebo oscille dans l’intervalle entre 40% et 85%. Elle évolue donc dans le sens contraire de celle de oui. Elle décroit avec un minima de 43% au quartier Pero-Minenge (2) et croit avec un maxima de 81% au quartier Kimbanguiste (12) puis redescend jusqu’à atteindre  68% pour la  situation générale.


3.2.4. ACTEURS POUVANT INTERVENIR DANS LA RESOLUTION DES PROBLEMES D’ENVIRONNEMENT DE LA CITE D’ILEBO

 

Le document sur l’état de lieu de l’environnement en RDC (MBUNGU, K., et al., 2004) et celui sur la seconde communication nationale à la convention cadre sur le changement climatique (MINECN, 2009) définissent clairement les différents acteurs pouvant être impliqués dans la résolution des problèmes environnementaux et leur niveau de responsabilité. Il s’agit : administration publique (Etat), ONGD, secteur privé, les collectivités locales (communautés de base, les citoyennes), partenaires au développement et associations diverses.

 

Notons que la solution au problème d’environnement ne peut venir que par l’implication de toutes les couches vives de la communauté, chacun selon les responsabilités qui lui sont dévouées : administration publique, communauté de base, producteurs ruraux, organisations d’encadrement, secteur privé et partenaires au développement (MBUNGU K., et al., 2004 et MINECN, 2008).

 

Dans le cadre de cette étude, nous n’avons retenu que deux acteurs : l’Etat congolais et les citoyens congolais.

 

Ainsi, les résultats obtenus à la question relative aux acteurs pouvant intervenir dans la résolution des problèmes d’environnement dela Citéd’Ilebo sont repris dans le tableau 6, ci-après.

 

Tableau 6 : Acteurs intervenant dans la résolution des problèmes d’environnement de la cité d’Ilebo.

 

Réponses

QUARTIERS

(1)

(2)

(3)

(4)

(5)

(6)

(7)

(8)

(9)

(10)

(11)

(12)

(13)

Total

f

%

f

%

f

%

f

%

f

%

f

%

f

%

f

%

f

%

f

%

f

%

f

%

f

%

f

%

Etats Congolais

4

21

13

46

10

29

20

40

10

21

10

22

8

21

8

50

7

26

11

39

8

40

10

32

21

35

140

32

Tous les citoyens

4

21

2

8

4

12

8

16

0

0

0

0

4

11

0

0

2

7

0

0

0

0

0

0

0

0

24

5

Aucun avis

11

58

13

46

20

59

22

44

38

79

35

78

26

68

8

50

18

67

17

61

12

60

21

68

39

65

280

63

Total

19

10

28

100

34

100

50

100

48

100

45

100

38

100

16

100

27

100

28

100

20

100

31

100

60

100

444

100

Source : Enquêtes NGWAMASHI M., 2011.

 

De ce tableau, nous constatons que 32% de nos enquêtés pensent que c’est l’état qui est en mesure de résoudre les problèmes d’environnement ; 5% de nos enquêtés estiment que tous les citoyens doivent s’impliquer dans la recherche des solutions aux problèmes d’environnement et 63% de nos enquêtés n’ont donné aucun avis sur les acteurs qui peuvent intervenir dans la résolution des problèmes d’environnement de la cité d’Ilebo.

 

Ainsi, le graphique 4, ci-après, montre les tendances évolutives sur  les acteurs pouvant intervenir dans la résolution des problèmes d’environnement de la cité d’Ilebo.

 

 

 

 

 

De ce graphique, nous constatons que les tendances évolutives les tendances évolutives sur  les acteurs pouvant intervenir dans la résolution des problèmes d’environnement de la cité d’Ilebo sont nettement distinctes.

 

  • La courbe de l’Etat congolais comme acteurs oscille dans l’intervalle comprise entre 20 et 50%. Elle est médiane entre les deux autres tendances. Cette courbe en dent de scie connait un maxima de 50% au quartier TSF (8) et un minima de 21 respectivement aux quartiers Wenze (1), Kinkole (5) et Chemin de fer (7), et remonte jusqu’à atteindre 32% quant à la situation générale ;
  • La courbe de tous les citoyens comme acteur évolue dans l’intervalle entre 25 et 0%. Elle est en dent de scie depuis le maxima de 21% au quartier Wenze (1) jusqu’au minima de 0% au quartier Kanga motema (10), d’où elle reste constante pour enfin remonter à 5% quant à la situation générale ;
  • La courbe d’aucun avis oscille dans l’intervalle entre 40% et 80%. Elle est également en dent de scie. Elle décroit avec un minima de 44% au quartier Lumumba (4) et croit avec un maxima de 79% au quartier Kinkole (5) puis redescend jusqu’à atteindre  63% pour la  situation générale.


3.2.5. PARTICIPATION DE LA POPULATION  DANS LA RESOLUTION DES PROBLEMES D’ENVIRONNEMENT DE LA CITE D’ILEBO

 

 

Le principe 10 dela Déclarationde RIO (1992) stipule : « les questions environnementales doivent être abordées avec la participation de tous les citoyens concernés, au niveau qui convient. Chaque individu aura  un accès approprié à l’information relative à l’environnement que détiennent les autorités publiques, y compris les activités, et avoir la possibilité de participer au processus de prise de décision ».

 

De mêmela Constitutiondela Républiquedémocratique du Congo, en son article 53, consacre le droit pour chaque citoyen de jouir d’un environnement sain et lui incombe le devoir de le défendre (Constitution dela RDC, juillet 2006).

 

Sila Constitutionfait une obligation à l’Etat et aux pouvoirs publics de protéger l’environnement, elle oblige tout congolais de contribuer à la sauvegarde et à l’amélioration de la qualité de l’environnement dans lequel il vit. C’est ici qu’intervient la question de la participation du public dans la résolution de problèmes liés à la dégradation de l’environnement, car la contribution à la protection de l’environnement constitue désormais un droit civique, non pas théorique, mais pratique (KALAMBAY L., 1996)

 

Ainsi, les résultats obtenus à la question relative à la participation de la population dans la résolution d’un des problèmes d’environnement de la cité d’Ilebo ont été enregistrés dans le tableau 7, ci-après.    

 

 

 

Tableau 7 : Participation de la population dans la résolution d’un des problèmes environnementaux de la cité d’Ilebo.

 

 Réponses

 

QUARTIERS

(1)

(2)

(3)

(4)

(5)

(6)

(7)

(8)

(9)

(10)

(11)

(12)

(13)

Total

f

%

f

%

f

%

f

%

f

%

f

%

f

%

f

%

f

%

f

%

f

%

f

%

f

%

f

%

Oui

3

16

12

43

11

32

15

30

5

10

7

16

8

21

6

37

2

7

10

36

3

15

4

13

20

33

106

24

Non

14

84

16

57

23

68

35

70

43

90

38

84

30

79

10

63

25

93

18

64

17

85

27

87

40

67

338

76

Total

19

100

28

100

34

100

50

100

48

100

45

100

38

100

16

100

27

100

28

100

20

100

31

100

60

100

444

100

Source : Enquêtes NGWAMASHI M., 2011.

 

Il ressort de ce tableau que 24% des sujets enquêtés ont déjà participé à un mouvement ou groupe quelconque pour la résolution d’un des problèmes environnementaux dans la cité d’Ilebo ou d’ailleurs et 76% n’ont jamais participé.

 

Ainsi, le graphique 5 ci-après montre les tendances évolutives sur  la participation de la population dans la résolution des problèmes d’environnement de la cité d’Ilebo.

 

 

Il ressort de ce graphique que les tendances évolutives sur la participation de la population dans la résolution des problèmes d’environnement de la cité d’Ilebo sont nettement distinctes.

 

  • La courbe de oui à avoir participé à la résolution d’un des problèmes d’environnement de la cité d’Ilebo oscille dans l’intervalle comprise entre 5 et 45%. Cette courbe en dent de scie croit avec un maxima de 43% au quartier  Pero-Minenge (2) et décroit avec un minima de 7% au quartier Commercial (9) et remonte pour atteindre 24% quant à la situation générale ;
  • La courbe de non n’avoir pas participé à la résolution d’un des problèmes d’environnement de la cité d’Ilebo oscille dans l’intervalle entre 50% et 95%. Elle évolue donc dans le sens contraire de celle de oui. Cette courbe en dent de scie décroit avec un minima de 57% au quartier Pero-Minenge (2) et croit avec un maxima de 93% au quartier Commercial (9) puis redescend jusqu’à atteindre  76% pour la  situation générale.

 

3.3. INTERPRETATION DES RESULTATS

 

L’analyse des résultats de nos enquêtes, nous a permis de donner les explications suivantes :

 

3.3.1. DE L’ENTENDEMENT DE POPULATION SUR LE TERME ENVIRONNEMENT

 

Dans le cadre de l’établissement de l’état de lieu environnemental dela RDC, il a été révélé que bon nombre de population congolaise ne connaissent pas qu’est-ce que l’environnement. Il y a à la base de cette situation, le manque de communication et d’information, et ensuite le faible niveau d’instruction  et de formation (MBUNGU K., et al., 2004).

 

En effet, près de 80% de la population vivant à la lisière de la forêt en milieu rural, sont des analphabètes et vivent dans un contexte socio-économique marqué par une pauvreté accrue (DSCRP-RDCongo, 2006).

 

C’est ce qui est le cas de la population de la cité d’Ilebo où nous constatons que sur l’ensemble des sujets enquêtés : 51% ne connaissent rien de l’environnement, 16% ont une faible connaissance, 23% ont une connaissance moyenne et seulement 10% ont un bonne connaissance sur l’environnement. Si nous mettons les faibles et les nulles ensembles, nous avons un taux de 67% de population qui ne connaissent pas qu’est-ce que l’environnement, comme l’indique le tableau 3 et le graphique 1. En outre, c’est donc dans les quartiers périphériques de la cité d’Ilebo que l’on enregistre un taux élevé de la population qui ne connaissent rien du terme « environnement », comme l’illustre le graphique 1.

 

Cette situation serait consécutive du niveau socio-économique et du faible niveau d’instruction de cette population, mais aussi le manque de communication et d’information qui caractérise généralement ces quartiers de la périphérie de la cité d’Ilebo.

 

3.3.2. DE LA CONNAISSANCE DES PROBLEMES D’ENVIRONNEMENT

 

Dans le cadre de cette étude, il convient de noter que le niveau de connaissance de la population sur les caractéristiques, les propriétés et les risques des problèmes environnementaux est faible. Nos investigations révèlent que 64% des sujets enquêtés ne connaissent rien sur les problèmes d’environnement, c’est ce qui est indiqué à travers le tableau 4 et le graphique2.

Cette situation peut-être tributaire de la première constatation, c’est comme pour dire qu’une population qui a du mal à appréhender le terme « environnement » comment elle pourra, alors, en connaître les problèmes liés à sa dégradation. D’où à la base de cette situation, nous pouvons rattacher un problème d’éducation relative à l’environnement et au développement durable. Le même constat a été également évoqué dans le cadre de l’établissement de l’état de lieu de l’environnement de la RDC en 2004 (MBUNGU, K., et al., 2004).

 

Il s’ajoute à ceci que les médias (les journaux, les chaînes de TV et de Radio locales) ne jouent pas leurs rôles traditionnels, celui d’informer et de sensibiliser le public.  De même qu’il y a insuffisance des cadres d’échange d’information et d’expérience en matière d’environnement dans la cité d’Ilebo. Et ce malgré, la présence au sein de certaines institutions d’enseignement supérieur et universitaire de la place, des options relatives aux sciences de l’environnement.

 

3.3.3. DE L’EXISTENCE DES PROBLEMES D’ENVIRONNEMENT DANS LA CITE D’ILEBO

 

Le repérage d’un problème consiste à appréhender une situation problématique à partir de ses symptômes ou de ses effets. Le repérage d’un problème est une étape où sont mises à profit des compétences d’observation et de questionnement (SAUVE, L., 1997). Or, Divers éléments du processus de la perception peuvent influencer le repérage d’une situation problème : la nature et les caractéristiques du problème en soi, les connaissances et la vision du monde des observateurs (leur système de valeurs, les normes sociales communautaires et autres référents sociaux et individuels tels les expériences antérieures de ceux-ci).

 

Notons que les enquêtes menées dans le cadre de cette étude montrent un taux élevé de la population reste ignorant de l’existence des problèmes environnementaux dans la cité d’Ilebo, soit 68% de nos sujets enquêtés dont la plupart vivent dans les quartiers périphériques  (Tableau 5 et graphique 3). Cette situation est une suite logique par rapport à nos premières observations d’autant plus que l’identification des problèmes environnementaux exige un certain niveau de connaissance scientifique ainsi que des capacités et compétence d’observation et de questionnement. C’est ce qui traduit un faible niveau de prise de conscience et un faible degré de sensibilité environnementale de la part des citoyens comme l’affirme PRUNEAU D. (1994).

 

3.3.4. DES ACTEURS INTERVENANT DANS LA RESOLUTION DES PROBLEMES D’ENVIRONNEMENT

 

Il sied de noter que la population de la cité d’Ilebo n’a pas une meilleure connaissance sur les acteurs pouvant être impliqué dans la résolution de problèmes environnementaux de leur milieu de vie. Le tableau 6 et le graphique 4 montrent clairement que 63% de la population d’Ilebo n’ont aucun avis à émettre sur les acteurs intervenant dans la résolution de problèmes environnementaux dans leur milieu de vie. Et ce, en majorité les populations qui vivent dans les quartiers périphériques de la cité d’Ilebo, comme l’indique le graphique 4.

 

Cette situation est donc consécutive aux facteurs suivants : un faible degré d’intérêt, de motivation et de sensibilité environnementale dans le chef de la population de la cité d’Ilebo surtout de la périphérie de ladite cité. D’où la nécessité d’information et de sensibilisation du public à l’environnement et à ses problèmes.

 

3.3.5. DE LA PARTICIPATION DE POPULATION DANS LA RESOLUTION DE PROBLEMES D’ENVIRONNEMENT

 

Notons avec GUAY, (2005) que la participation du public dans la résolution des problèmes environnementaux est très prisée depuis ces quarante dernières années. Ceci découle de la prise de conscience croissante, par les parties prenantes, des nombreux enjeux, des impacts sociaux et sanitaires des décisions, des politiques ou encore des projets de développement dans un milieu de vie donné.

 

Cette participation nécessite de bonnes capacités de conceptualisation, de production, de gestion et de communication de l’information relative aux enjeux environnementaux (BERND et al., 2003).

 

Nous avons constaté un faible niveau de participation de la population dans la résolution des problèmes d’environnement de la cité d’Ilebo, alors que la participation du public constitue un enjeu fondamental dans la gouvernance environnementale visant le développement durable.

 

Ainsi, le tableau 7 et le graphique 5 indiquent que 76% de la population de la cité d’Ilebo n’ont jamais participé individuellement ou collectivement dans la résolution de problèmes d’environnement dans leur milieu de vie. Et un taux élevé de non participation a été enregistré dans les quartiers périphériques de la cité, comme l’illustre le graphique 5.

 

Notons avec SAUVE, L. (1997) que pour amorcer la résolution d’un problème environnemental, il faut que la population puisse d’abord repérer la présence de celui-ci sur le terrain.

 

Cependant la population de la cité d’Ilebo souffre avant tout de problème de repérage de l’existence et de la présence des problèmes environnementaux dans leur milieu de vie. Par conséquent, nous ne pouvons que connaître un faible taux de participation du public dans la résolution de multiples problèmes environnementaux de la cité d’Ilebo.

 

En faisant le recoupage des tableaux 5 et 7, nous constatons que seulement 26% de la population affirment avoir déjà participé à la résolution d’un des problèmes d’environnement sur les 34% de la population qui sont arrivés repérer la présence et existence de ces problèmes. Cette situation peut trouver des explications en se référant à la représentation du processus de la résolution de problèmes environnementaux élaborée par PRUNEAU, D. et Coll. (2009).

 

De ce qui précède, il convient de signaler que le processus de la résolution de problèmes environnementaux comprend des allers-retours continus entre l’espace problème, l’espace solution et l’espace action. Au départ, une mise en situation permet à l’individu de prendre conscience de la présence d’un problème. L’individu observe et explore le problème. Par la suite, il pose le problème en incluant plusieurs dimensions de ce dernier : ses sources, ses causes, les acteurs impliqués, les lieux où on le retrouve, ses impacts, la situation désirée, les obstacles à l’action… L’étape suivante consiste en l’élaboration de plusieurs solutions.

 

Ces possibilités de solutions sont évaluées pour en choisir une et enfin passer à l’action. La dernière étape suppose la planification, l’implantation et la validation de la solution choisie. Durant ce processus, l’individu fait constamment des allers-retours entre les différentes étapes. En cas de découverte de nouveaux aspects au problème, la personne devant résoudre le problème revient à l’espace problème pour ajuster son ou ses énoncés. De même, s’il découvre que ses solutions ne sont pas réalisables, il recommence à définir son problème. Enfin, si l’individu réalise que l’action choisie ne réussit pas à améliorer la situation, il retourne dans l’espace solution.

 

Notons que par rapport à cette situation (pour les 8% de la population restante), nous osons croire que la prise de conscience et la compétence ne suffisent pas. Il faut développer le désir de s’impliquer, le sens de l’engagement, la volonté et la propension à agir dans un contexte participatif, en vue de prévenir l’apparition de nouveaux problèmes environnementaux et d’apporter des solutions aux problèmes existants. Ceci traduit le manque de volonté d’agir et du sens d’engagement dans le chef de certaines populations. D’où un impérieux besoin en éducation mésologique.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

CONCLUSION

 

 

Avec une population estimée actuellement à 251.118 habitants, la cité d’Ilebo connait une aggravation généralisée des problèmes environnementaux en cette dernière décennie. Parmi ces problèmes, nous pouvons citer :

 

  • La vulnérabilité des nappes d’eau à la pollution et la prévalence de certaines maladies d’origine hydrique au sein de la communauté ;
  • Le faible accès à l’eau potable malgré les importantes ressources en eau de la cité d’Ilebo ;
  • La dégradation de terres liée nettement aux pratiques cultures malheureuses et ses conséquences sur la sécurité alimentaire ;
  • Le phénomène d’érosion ravinante dans la parti Sud et Ouest d’Ilebo;
  • Le faible taux d’accès à un système adéquat d’évacuation des déchets ménagers, l’insalubrité, risque de contamination de la population et détérioration de la qualité de vie ;
  • La déforestation dans les environs de la cité d’Ilebo.

 

Les problèmes d’environnement existent bel et bien dans la cité d’Ilebo. Cependant, devant les ménages et les risques de dégradation qui pèsent sur la qualité de l’environnement et sur la qualité de vie de population de la cité d’Ilebo, nous constatons que plus % de la population ont une faible connaissance de l’environnement, % de la population sont incapable de repérer la présence et l’existence de problèmes environnementaux dans leur milieu de vie, % de la population n’ont aucune idée sur les acteurs pouvant être impliqués dans la résolution de problèmes environnementaux de la cité d’Ilebo et enfin 76% de la population n’ont jamais participé à la résolution de problèmes environnementaux dans leur milieu de vie.

 

Il sied de noter que les résultats de cette recherche invitent la réflexion par rapport à des stratégies pédagogiques qui permettent d’améliorer, chez les citoyens vivant dans la cité d’Ilebo, les capacités danalyse de l’état de leur environnement et de sa vulnérabilité. Le renforcement de leurs connaissances environnementales et de leurs compétences d’observation critique et de perception des risques permettrait aux populations de mieux prédire et gérer les dangers ou nuisances présents dans leur milieu et s’avérerait nécessaire pour amorcer avec eux un processus de résolution de problèmes.

Il serait ainsi pertinent de faire connaître à la population de la cité d’Ilebo des indicateurs scientifiques pour les aider à déceler la présence de problèmes environnementaux dans leur milieu.

 

De même puisque, selon RICHELLE et DROZ (1976), la motivation influence la perception, il y aurait lieu de faire vivre à la population des stratégies pédagogiques visant à raffermir leur lien avec leur milieu, augmentant ainsi leur intérêt à déterminer si celui-ci est menacé. D’où, l’importance de l’éducation relative à l’environnement et au développement durable car celle-ci permet de rapprocher la population de leur milieu de vie.

 

Ainsi, les citoyens de la cité d’Ilebo pourront être entraînés à prédire les conséquences en chaîne des problèmes repérés en allant jusqu’aux impacts de ceux-ci sur leur santé, ce qui pourrait renforcer leurs compétences de prédiction des risques et leur intérêt à porter une attention grandissante aux composantes environnementales. Il faut donc des initiatives qui s’inscriraient dans le souci d’aider la population surtout de quartiers périphériques à acquérir les compétences nécessaires au diagnostic des problèmes locaux : sensibilité environnementale, observation minutieuse de la nature, prédiction des risques, connaissance de certains problèmes environnementaux... afin d’arriver à faire face à tous ces problèmes.

 

Pour réaliser ces recommandations, il y aurait enfin lieu de parfaire la formation des éducateurs et du public en sciences de l’environnement et en éducation relative à l’environnement.

 

C’est dans ce sens que toutes les parties prenantes (Administration publique, les communautés de base, les secteurs privés, les organisations de formation, des partenaires et associations de développement) doivent s’impliquer résolument dans un contexte participatif pour arriver à  juguler cette situation.

 

Vu l’importance de la matière sous notre étude, nous osons croire que les études ultérieures pourront nous compléter d’autant que celle-ci n’était pas exhaustive.

 

 

 

 

 

BIBLIOGRAPHIE

 

 

  1. BERND, K. et al., 2003.  Public Participation in Sustainability Science: A Handbook.  Cambridge University Press.  312p.

 

  1. CAHEN, L., 1954. Géologie du Congo Belge, Ed. Vaillant-Carmanne, Liège, Belgique.

 

  1. DELHAL, J. et LEDENT, D., 1973. L’âge du complexe métasédimentaire de Luiza, Région du Kasaï-Zaïre, Ann. Soc. Géol. Belge, 86, pp289-300.

 

  1. DELHAL, J., LEDENT, D. et PASTEELS, P., 1975. L’âge du complexe granitique et migmatique de Dibaya (Région du Kasaï, Zaïre) par les méthodes Rb-Sr et U-Pb, Ann. Soc. Géol., Belge, 98, pp141-154.

 

  1. DELHAL, L., 1977. Le complexe tonalitique de Kanda-Kanda et données géochimiques et géochronologiques comparées des unités archéennes du Kasaï, MRAC, Tervuren, Dépt., Géol., Min., Rapp. Ann. 1976-77, pp56-82.

 

  1. DSRCP-RDCongo, 2006 ; Sous les presses de Mirak impressions Kinshasa-Gombe, 123p.

 

  1. FAO, 1986. Division des Statistiques et de productions Agricoles de la FAO, Years Book, Vol. X, 208p.

 

  1. GUAY, L., 2005. « Controverses sociotechniques, participation et décisions publiques », Mouvements sociaux et changements institutionnels : aspects comparatifs, Presses de l'Université du Québec, Québec, 418p.

 

  1. IPERA, 2009.

 

  1. IYOLO, I., 2008. Ressources en eau de la cité d’Ilebo et leur vulnérabilité à la pollution, TFE, Dépt de GGE, Section des Sciences Exactes, ISP/Ilebo, Inédit,  p

 

  1. INGOLD, I., 2000, the perception of the environment, Ed. Rutledge, London, 367p.

 

  1. KALALA, N., 2009.

 

 

  1. KALAMBAY, L., 1996.

 

 

  1. LACLAVERE, 1989. Atlas de la République du Zaïre, Ed. Jeune Afrique, Paris, p

 

  1. LEPERSONNE, J., 1974. Notice explicative de la carte géologique du Zaïre au 2.000.000e, Rép. Zaïre, Dépt., Mines, Dir., Géol., pp1-62.

 

  1. LEGRAND, A., 1998, Nager : une rencontre avec l’imaginaire, L’Harmattan, Paris, 243p.

 

  1. MAYAMBO, E. et ISHONGO, 1999. Ramification de l’érosion ravinante dans la partie Sud et Ouest de la cité d’Ilebo, TFE, Dépt. de Géographie Sciences Naturelles, Section des Sciences Exactes, ISP/Ilebo, Inédit, 32p.

 

  1. MINISTERE DU PLAN, 2005. 4e Draft de la monographie de la province du Kasaï occidental, UPPE-SRP, RDC, Kinshasa, Septembre 2005, p180 ; http://www.dsrp-rdc.org/. Consulté le 19/10/2012.

 

  1. MILANDU, M., 2010. Analyse des méthodes culturales et d’exploitation des sols des environs de la cité d’Ilebo, TFE, Dépt GGE, Section des Sciences Exactes, ISP/Ilebo, Inédit, 50p.

 

  1. Ministère de l’environnement, conservation de la nature et tourisme, 2009. Seconde communication nationale à la convention cadre sur le changement climatique, Kinshasa-RDC, 188p.

 

  1. MYERS, G.E. et Myers, M.T., 1990, Les bases de la communication humaine, Ed. Mc Graw-Hill, Québec, 678p.

 

  1. MAURIN, M., 1997. Dictionnaire universel, Ed. Hachette, Edicef, Paris, p

 

  1. MBEPONGO, K., 2009. Analyse des conditions d’évacuation des déchets ménagers de la cite d’Ilebo, TFE, Dépt. GGE, Section des Sciences exactes, ISP/Ilebo, Inédit, 44p.

 

  1. MBUNGU, K., 2004. Etat de lieu de l’environnement de la RDC

 

  1. NGABO, K., et KOMBE, M., 2009.

 

  1. NGWANGU, T., 2010. Essaie d’évaluation des besoins en eau de la population de la cité d’Ilebo, TFE, Dépt de GGE, Section des Sciences Exactes, ISP/Ilebo, Inédit,  p
  2. PRUNEAU, D. 1994. La sensibilité environnementale : nature et développement, Bulletin CIRADEM, 6, 1, pp.10-17.

 

  1. PRUNEAU, D., FREIMAN, V., BARBIER, P.-Y.  et LANGIS, J., 2009. Helping young students to better pose and solve environmental problems. Applied Environmental Education and Communication, 8, 2, Moncton, pp105-113.

 

  1. Rapport de l’inspection  de l’agriculture/Ilebo, 2008 ; Situation des activités agricoles et leurs impacts sur la sécurité alimentaire et sur l’environnement : Territoire d’Ilebo.

 

  1. REY, A., 1998. Dictionnaire d’apprentissage de la langue française, Le Robert Micro, Nouvelle édition, Paris, p

 

  1. REY A. ET REY-DEBOVE J., 1989.

 

  1. RICHELLE, M. et DROZ, R., 1976, Manuel de psychologie : Introduction à la psychologie scientifique, Ed. Dessart & Mardaga, Bruxelles, 673p.

 

  1. ROCK, I., 2001, La perception, Ed. De Boeck Université, Paris, 451p.

 

  1. ROGUE, E. 1998, La perception n`appartient-elle qu’à l’homme ? Arobase : Journal des lettres et sciences humaines, 3,1, pp1-12.

 

  1. SAUVE, L. 1997, Pour une éducation relative à l’environnement, Ed. Guérin, Montréal, 349p.

 

  1. UNESCO-PNUE, 1977. Conférence intergouvernementale sur l’éducation relative à l’environnement : Tbilissi (Géorgie), 14-26 octobre, Rapport final, Unesco, Paris, 176p.

 

TABLE DES MATIERES

 

 



18/10/2012
0 Poster un commentaire

Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 24 autres membres