Support de cours d'éducation mésologique et droit de l'environnement
PLAN DU COURS
0. INTRODUCTION GENERALE
1ère PARTIE: EDUCATION MESOLOGIQUE
CHAPITRE I : CONSIDERATIONS GENERALES
1.1. Définition des concepts relatifs à l’éducation mésologique
1.2. Crise de l’environnement humaine
1.3. Faits antérieurs
1.4. Actions concrètes
CHAPITRE II. TRAITS MARQUANTS DE L’EDUCATION MESOLOGIQUE
2.1. Importance de l’éducation
2.2. Principes de base de l’éducation
2.3. Contexte de l’éducation mésologique
2.4. Objectifs et portée
2.5. Principes directeurs
2.6. Niveaux d’apprentissage
2.7. Aspects pédagogiques
2.8. Valeurs pédagogiques
2.9. Finalités de l’éducation mésologique et résultats du processus éducatifs
2.10. Buts des activités programmées en éducation mésologique : orientation et méthodologique.
CHAPITRE III. MISE EN ŒUVRE DE L’EDUCATION MESOLOGIQUE
3.1. Etablissements scolaires
3.2. Agenda 21
2ème PARTIE : DROIT DE L’ENVIRONNEMENT
CHAPITRE IV. CARACTERISTIQUES GENERALES DU DROIT DE L’ENVIRONNEMENT
4.1. Nature du droit de l’environnement
4.2. Fondement du droit de l’environnement
4.3. Objet de la protection
4.4. Limite de la protection
4.5. Notions fondamentales de l’environnement
ü Environnement menacé,
ü Facteurs de menace de l’environnement (déchets et rejets).
ü Les sources du droit de l’environnement
ü Protection de l’environnement en droit international humanitaire
CHAPITRE V. ETAT DE LIEU DE LA LEGISLATION ENVIRONNEMENTALE CONGOLAISE
5.1. Tests législatifs et règlementaires
ü Lois et règlement datant d’avant 30/06/1960
ü Lois et règlement datant d’après 30/06/1960
ü Cadre de la gestion de l’environnement
5.2. Accords internationaux sur environnement
CHAPITRE VI. LEGISLATION EN MATIERE DE LA PROTECTION DES RESSOURCES ENVIRONNEMENTALES EN VIGEUR EN RDC
6.1. Législation en matière de la protection de ressources en eau,
6.2. Législation en matière de la protection de l’air et de l’atmosphère,
6.3. Législation en matière de la protection de ressources en terre,
6.4. Législation en matière de la protection des habitats naturels et écosystèmes naturels,
6.5. Législation en matière de la protection de l’environnement urbain.
CHAPITRE VII. ENVIRONNEMENT – AFFAIRE DE TOUS
6.6. Regard sur la législation et ses applications
6.7. Information et éducation de la population
6.8. Etat et environnement
CONCLUSION GENERALE
- 0. INTRODUCTION GENERALE
La solution des problèmes aigus qui sont à l’origine de la crise de l’environnement humain et du développement exigent une large prise de conscience de la gravité de la situation que connaissent la biosphère et la société toute entière , ainsi une volonté d’action afin que par l’effort concerté de tous, qu’il devienne possible d’ouvrir les nouvelles voies qui déboucheront vers les objectifs empruntés d’humanisme, conforme à l’évolution même de l’homme et en mesure d’assurer le progrès possible ou véritable de la société humaine.
On peut apporter des véritables solutions aux problèmes de l’environnement en partant des bases strictement techniques. Le développement durable comme l’amélioration de la qualité de l’environnement, indispensable au bien être des hommes, impliquent que l’on puisse faire naître dans l’esprit de ceux-ci (les hommes) grâce à l’éducation mésologique, un profond changement d’attitudes et de comportement vis-à-vis de la biosphère dans un vaste esprit de responsabilité et solidarité.
Ce cours offre aussi une présentation générale du droit de l’environnement. Il définit à la fois les grands principes régissant la matière, les institutions compétentes et les cadres de sa réglementation. Il faut donner aux questions environnementales le rang qu’elles méritent, c’est-à-dire l’un des principaux thèmes de la population intérieure et étrangère. Les citoyens, la législation, l’homme de droit et le décideur doivent prendre au sérieux leur rôle d’intendant des différents compartiments que compte l’environnement (l’eau, l’air, la faune, le sol, la flore, …).
En outre, ce cours se veut être accessibles aux étudiants qui font les sciences naturelles, les techniques, etc. qui s’intéressent à la protection de l’environnement et plus généralement tous ceux qui s’intéressent à l’aménagement du territoire. Ce cours examine les aspects de la protection de l’environnement au sens strict, mais aussi la gestion des ressources naturelles.
La prise de conscience collective du danger que courent la planète et l’humanité toute entière a donnée naissance à un droit spécifique ayant pour objet la protection de l’environnement. Un droit nouveau, devenu majeur, doit permettre de prévenir les risques encourus par la société dans les meilleurs des cas, de lutter ou de réparer les dégâts causés par les désastres d’ordre naturel, technologique et industriel.
La conférence de Nations Unies tenues à Stockholm du 05 au 16 juin 1972 constitue une étape importante dans l’évolution du droit international de l’environnement. La déclaration de Stockholm sur l’environnement humain a énoncé un certain nombre de principes dont le premier consacre le droit de l’homme à un environnement de qualité et en contrepartie, le devoir solennel de protéger et d’améliorer la qualité de l’environnement.
La charte africaine de droit de l’homme et de peuple de 1981 a été la première a donné une consécration juridique formelle au droit de l’environnement. Le droit de l’environnement est proposé de nos jours pour faire partie de droit de l’homme de 3e génération, à côté de droit de liberté (1ère génération) et de droit économique (2e génération). Ce droit s’inscrit dans la logique de l’interdépendance de ces divers droits de l’homme. La constitution de la transition du 4 avril 2003 comme aujourd’hui encore la constitution de 2006 de la RDC reconnaissent expressément le droit de l’environnement comme étant un droit subjectif (les droits subjectifs sont ceux qui sont intériorisables par le citoyen, sujet de droit), comme un droit humain fondamental.
Notons que la plupart des activités de l’homme ont des répercussions sur l’environnement certaines de ces activités font l’objet d’une réglementation à cause de leurs effets négatifs sur l’homme, la végétation, le sol, l’air,… Vu la complexité et l’abondance des matières en rapport avec l’environnement, dans le cadre de ce cours, on n’a retenu que certains secteurs : les ressources en eau, l’air et l’atmosphère, les ressources en terre, l’habitat naturel ou les écosystèmes, l’environnement urbain.
OBJECTIFS SPECIFIQUES DU COURS
Le propos de ce cours est d’informer, d’éduquer et de former, en vue d’acquérir les connaissances nécessaires permettant d’intégrer les préoccupations environnementales dans toutes actions de développement, et d’apporter une connaissance générale dans les domaines couverts par le droit national et international de l’environnement. Il doit permettre d’appréhender la matière en élaborant la synthèse d’une réglementation épaisse, dense et technique.
A l’issu de ce cours, l’étudiant géographe sera capable :
ü D’identifier les problèmes de l’environnement et de contribuer activement à la recherche des solutions pour tous les niveaux.
ü D’aider les individus à acquérir une connaissance fondamentale, les sens des valeurs, sentiments d’intérêt pour l’environnement et la motivation requise pour participer activement à l’amélioration et la protection de l’environnement.
ü De sensibiliser les individus à la prise de conscience sur l’environnement global et de ses problèmes ;
ü D’identifier les principaux problèmes juridiques affleurant à la protection de l’environnement ;
ü De comprendre les principaux mécanismes juridiques visant à assurer la protection de l’environnement
ü De maîtriser la méthodologie propre à résoudre les problèmes spécifiques au droit de l’environnement
CHAPITRE I. CONSIDERATIONS GENERALES
L’éducation relative à la l’environnement et développement durable joue un rôle particulièrement essentiel dans la protection de l’environnement. Il apparait de plus en plus que des mesures concertées prises sur le plan éducatif au sens large sont nécessaires pour assurer, à long terme, la survie de l’homme sur la planète ; et lui garantir à court terme l’équilibre physique et mental. Il y a donc lieu, non seulement de poursuivre les réflexions et les études sur le concept de développement durable mais aussi d’informer, d’éduquer et de former la population à ce sujet. On observe aussi que l’éducation relative à l’environnement englobe l’éducation en matière de développement durable, c’est qui intègre ipso facto l’éducation au changement planétaire (Global change).
1.1. DEFINITION DES CONCEPTS DE BASE
a) Mésologie : Nom féminin du préfixe «méso » qui signifie milieu et du grec « logos » qui signifie discours ou logie qui signifie science. Donc on entend par mésologie science du milieu. en biologie, la mésologie est considérée comme une science qui étudie les fonctions réciproques, de l’organisme et du milieu dans lequel il vit. En géographie, elle est la science qui étudie le milieu physique (facteur climatiques, édaphiques (sol), géomorphologiques… la mésologique dans un sens plus larges est souvent considéré comme la science du milieu, c’est-à-dire science de l’environnement. Le mot « mésologie » a été inventé par BERTILLON qui était un démographe, et qui par suite ne sait pas contenter de rechercher l’action des agents extérieurs physiques sur l’homme (le froid, chaud, l’humidité ou la sècheresse, la pression barométrique etc.), il a fait aussi entrer en l’une de compte les mœurs qui toutes, d’ailleurs se trouvent à leur origine, en partie soumises à l’effet du milieu extérieur.
b) Education mésologique : l’expression qui a été privilégiée depuis le tout début des réflexions environnementales est celle de l’éducation mésologique. Elle aussi devenue, avec le temps et l’élargissement des préoccupations de plus en plus appropriées pour désigner l’éducation relative à l’environnement et au développement y inclus les considérations récentes sur le développement humain, le développement durable et le développement écologiquement viable.
Pour le conseil international d’éducation mésologique des pays de langues françaises l’expression « éducation mésologique » a un sens plus large que l’éducation relative à l’environnement.
c) Développement durable : Rappelons que les préoccupations concernant l’environnement remontent à la fin de la décennie 1960. C’est à la conférence de Stockholm en 1972 que sont adoptés, au niveau international, les principes de base du développement durable : c’est à l’homme qu’incombe la responsabilité de la protection et de l’amélioration de l’environnement pour les générations présentes et futures ; la sauvegarde des ressources naturelles de la Terre doit faire l’objet d’une programmation et d’une gestion appropriées et vigilantes, tandis que la capacité de la Terre à produire des ressources vitales renouvelables doit être conservée et améliorée. La mise en œuvre et l’application de ces principes sont confiées au Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE), qui est créé à cette occasion.
Le développement durable est un modèle de développement économique et social visant à assurer la pérennité du patrimoine naturel de la Terre.
Le concept de développement durable se fonde sur la mise en œuvre d’une utilisation et d’une gestion rationnelles des ressources (naturelles, humaines et économiques), visant à satisfaire de manière appropriée les besoins fondamentaux de l’humanité. Les conditions nécessaires du développement durable sont les suivantes : la conservation de l’équilibre général et de la valeur du patrimoine naturel ; une distribution et une utilisation des ressources équitables entre tous les pays et toutes les régions du monde ; la prévention de l’épuisement des ressources naturelles ; la diminution de la production de déchets (qui inclut la réutilisation et le recyclage des matériaux) ; la rationalisation de la production et de la consommation d’énergie.
Le développement durable peut également se définir par une série de grands principes qui constituent sa charte :
ü La gestion intégrée : gestion globale qui tient compte de toutes les relations et interactions existant entre les systèmes. Elle se traduit par l’adoption d’une démarche transversale (plutôt que sectorielle), multi partenariale et interdisciplinaire ;
ü La gouvernance : elle implique des approches rationnelles de la décision, basées sur des indicateurs et des évaluations ;
ü Le long terme : réflexion des actions et projets sur une échéance supérieure à 4 ou 5 ans ;
ü La précaution : maintien d’un certain nombre d’options possibles ouvertes lorsque subsiste un doute ou une incertitude ;
ü La prévention : choix des solutions limitant au minimum les impacts, afin de réduire les actions correctives après la mise en œuvre des projets ;
ü La responsabilité : engagement global et universel qui renvoie à la responsabilité individuelle et locale. Elle débouche sur le principe de pollueur-payeur qui stipule que les responsables des pollutions et nuisances sont ceux qui assument les coûts ;
ü La subsidiarité : principe de travail à l’échelon de décision le mieux approprié pour agir efficacement en faveur de l’intérêt général ;
ü La solidarité : notion de reconnaissance d’intérêts communs entre personnes, entreprises, États, etc., impliquant pour les uns l’obligation morale de ne pas desservir les autres et de leur porter assistance.
Le concept de développement durable est sujet à des multiples interprétations, ce qui permet à tout le monde d’y adhérer. Cette façon de faire risque de masquer la signification profonde de ce concept et de l’édulcorer, or, la situation planétaire à ce point de grave, qu’il est tout à fait préjudiciable de se contenter d’une connaissance insuffisante de ce concept et de ses implications.
1.2. CRISE DE L’ENVIRONNEMENT HUMAIN
Depuis des siècles, l’environnement ou la nature ou encore la biosphère a été considérée par l’homme comme un bien inépuisable, gratuit, éternel. Aujourd’hui, il faut à l’inverse considérer l’environnement comme un bien rare, couteux à préserver, fragile et menacer de disparition.
En transformant l’environnement (le milieu), l’homme socialement fait du monde un environnement humain. C’est ainsi que dans le parler courant, l’adjectif « Naturel » qualifiant un univers familier auquel on est habitué, ne renvoie pas au non humain mais à une réalité déjà humanisée.
Comme un être vivant, l’homme est bien un être de l’environnement (de la nature) et le caractère inéluctable de la mort montre que dans l’histoire, la nature, sinon l’environnement a toujours si l’on peut dire un dernier mot. Mais comme homme, comme être non seulement mortel mais conscient de la mortalité, l’homme est en rapport négatif avec l’environnement auquel il s’oppose en le modifiant à ses fins. On peut définir négativement l’homme comme un animal « dénaturé ou dénaturant ». Il est par essence celui qui dégrade l’environnement.
L’expansion de la population et le développement des activités économiques et les loisirs ont entraînés la « faim d’espace » (raréfaction de l’espace ou de l’environnement de l’espace) qui grandi sans cesse. A l’occupation de l’espace par l’homme (environnement humain) s’ajoute un surpeuplement mécanique.
Sans cesse plus raréfier et plus occupé, l’environnement humanise devient sans cesse pollué par des déchets et rejets, l’encombrement et la pollution sont une des fatalités de la croissance économique, mais leurs effets sont fonctions de systèmes de développement.
N.B :
ü Une économie matérialiste n’attribue pas des valeurs économiques aux biens immatériels produits par la nature : paysage, pureté de l’air, la pureté de l’eau,
ü A l’inverse l’économie matérialiste donne une grande valeur au milieu naturel lorsqu’il est détruit pour servir à la production de biens matériels.
Ex : Les prix plus ou moins les terrains que le plan d’urbanisation oblige à garder dans l’état naturel et ceux destiner à la construction.
L’homme détériore la nature parce qu’il y gagne (et souvent beaucoup) et qui lui coute souvent très cher à la préserver. Cette dégradation augmente avec le mouvement d’appropriation privatisée, l’expansion des loisirs, augmentation de nombre d’habitations et même de résidences secondaires.
La crise de l’environnement, c’est cette crise qui se traduit par l’apparition des changements globaux, de dégradation de la biosphère et des systèmes entretenant la vie, en plus de l’implacable lutte pour survivre à la faim, soif, aux maladies parasitaires, aux aléas climatiques, à la solitude, à la dépression mentale, à l’ennui, à la torture etc. Ces situations s’apparentent à l’existence dans nombre des pays. Tout se présente comme si l’on avait omis de considérer que l’homme devait être le premier bénéficiaire du développement.
On conviendra que quelque chose de majeur doit changer : il s’agit d’apporter un changement drastique aux relations des hommes et des groupes communautaires entre eux ainsi qu’aux rapports de l’homme avec la biosphère.
Comme stratégies :
ü Il faut mettre en place les mécanismes régulateurs, ce qui implique une véritable révolution éthique et intellectuelle permettant de réorienter la croissance (économique) ;
ü Redécouvrir les lois fondamentales de la nature humaine et celles qui commandent le rapport de l’homme avec la biosphère ;
ü Retrouver les conditions de l’équilibre entre l’espèce humaine et son milieu de vie ;
ü Repenser nos méthodes et stratégies du développement ;
ü Intégrer la conscience à la raison, c’est-à-dire la conscience réfléchie qui est une faculté éminemment humaine qui nous permet de réfléchir et de juger la valeur et la partie de nos actes et de donner une signification à notre destin. Telle est en réalité l’ambition de l’éducation mésologique.
En juin 1992, une conférence des Nations unies sur l’environnement et le développement, appelée Sommet de la Terre, réunit les représentants de 172 pays à Rio de Janeiro, au Brésil. Les principaux sujets abordés sont les changements climatiques, la biodiversité et la protection de la nature. Un calendrier de protection de l’environnement est adopté et ses conséquences politiques et économiques sont envisagées. Cette réunion, très médiatisée, a toutefois bien peu de résultats concrets concernant la conservation de la nature et les multiples problèmes liés à la dégradation de l’environnement. La volonté de ne pas aborder des problèmes tels que ceux qui sont liés à la croissance démographique est l’une des raisons de ce semi-échec.
La solution réside peut-être dans un ensemble de concepts et de propositions qui constituent le développement durable, « développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs » (définition de l’ONU en 1987). Il s’agit de trouver les moyens d’éviter une croissance destructrice de l’environnement (croissance démographique, industrielle, urbaine) et, par contrecoup, menaçant l’avenir de l’homme sur une planète dont on perçoit enfin qu’elle a des possibilités limitées et que ses ressources ne peuvent être exploitées et dilapidées indéfiniment.
1.3. FAITS ANTERIEURS
- En 1972, la conférence des nations unies sur l’environnement humain organisée à Stockholm a proclamé : « défendre et améliorer l’environnement pour des générations présentes et futures est devenue pour l’humanité un objet primordial ».
La recommandation 96 de la conférence de Stockholm à attirer l’attention sur le fait que le développement de l’éducation relative à l’environnement constituait l’un des éléments le plus cruciaux d’une action globale visant à résoudre la crise mondiale de l’environnement.
- En 1974, l’UNESCO et le PNUE élaborent dans le domaine de l’éducation relative à l’environnement une stratégie mondiale comportant une série d’actions concrètes échelonnés suivant un calendrier précis.
- En Octobre 1975, fut organisé à Belgrade (Ex. Yougoslavie) le colloque international sur l’éducation relative sur l’environnement que l’on peut considérer comme une étape majeure, puisque c’est à cette occasion qui a été arrêté la finalité, les objectifs et les principes de l’éducation mésologiques, synthétisés dans la charte de Belgrade. On peut lire dans ce domaine : « ce dont nous avons besoin c’est ne rien de moins qu’une nouvelle éthique universelle. Une éthique en mesure d’imprégner les attitudes et les comportements des personnes et des sociétés qui correspondent à la place que l’homme occupe à la biosphère, qui reconnaissent de répondre avec sensibilité aux rapports complexes et en perpétuel état de changement qui s’établissent entre l’homme et la nature et entre les hommes. D’important changement devront intervenir au sein de toutes les nations si l’on veut que soit instauré les modes de développement rationnel qui s’inspire de ce nouvel idéal planétaire ».
- En Octobre 1977, était convoquée à Tbilissi (Géorgie) la conférence intergouvernementale sur l’éducation relative à l’environnement, organisée par l’UNESCO avec la coopération du PNUE. C’est en 1977 également qui a été créé le conseil international d’éducation mésologique (CIEM). « …quel serait l’état de notre planète aujourd’hui si les générations précédentes avaient possédés et avaient appliquées les connaissances que nous disposons actuellement sur l’environnement, dans le cadre des rapports économiques plus équitables. Les forêts couvriraient les terres actuellement dénudées une bonne partie de surface improductive de la terre fournirait encore des riches récoltes, nous respirerons un air plus sain, nous disposerions d’eau salubres et selon toutes probabilités, non perspectives seraient beau coups plus sombres qu’aujourd’hui où la pauvreté de masse anéantit l’existence des millions et de millions d’êtres humains… Nous avons la charge et la lourde responsabilité de susciter la révolution impérative de notre époque, celle de la conscience et comportement humain ». (Dr. MOUSTAFA TOLBA) directeur exécutif du PNUE dans son discours d’ouverture à Tbilissi 1977).
1.4. ACTIONS CONCRETES
Etant donné le cadre planétaire de ces changements qui ne connaissent aucune frontière, et l’urgence des solutions, il apparait nécessaire de confier une responsabilité particulière aux organisations internationales :
ü Le PNUE issue de la conférence de Stockholm en 1972 en particulier ;
ü Les autres organisations : UNESCO, OMS, FAO, UNICEF, Banque Mondiale etc.
Rappelons que le PNUE a joué un rôle important dans la question de la protection de la couche d’ozone (la molécule triatomique d’oxygène : O3). A côté des interventions à l’échelle internationale, il y a lieu de s’employer par le biais de l’éducation, à modifier les attitudes et les comportements des hommes. Sans l’adhésion active de chacun, il est fort probable que l’on n’atteindra jamais le développement durable. Les moyens les plus appropriés pour tendre vers cet objectif est de promouvoir l’éducation relative à l’environnement et au développement durable : il s’agit de l’éducation mésologique. Etant donné que les problèmes planétaires s’empirent à un rythme inquiétant, il y a donc lieu d’accélérer le processus éducatif dans le grand domaine de l’environnement et du développement.
Notons que le Programme des Nations unies pour l'environnement [PNUE], c’est un organe créé en 1972 par l'Assemblée générale des Nations unies en vue de favoriser la coopération internationale en matière d'environnement.
Le rôle du PNUE comprend la surveillance constante de l'environnement, l'analyse des tendances, le recueil et la diffusion d'information, l'adoption de mesures environnementales adaptées et la garantie de la compatibilité des projets avec les priorités des pays en voie de développement. Le PNUE a lancé des projets relatifs aux problèmes suivants : la couche d'ozone, le climat, le transport et l'enlèvement des déchets, l'environnement maritime, les réseaux hydrographiques, l'érosion des sols, la déforestation, la biodiversité, l'environnement urbain, le développement durable, la conservation de l'énergie, l'habitat et les problèmes démographiques, la santé, les produits chimiques toxiques, le droit de l'environnement et l'éducation. Ses activités sont financées par le budget général de l'ONU et par les contributions des membres. Les fonds sont distribués proportionnellement : 20 % à l'Afrique, l'Asie, l'Amérique latine, l'Asie occidentale, l'Europe et la Méditerranée, et 80% aux projets d'ensemble. Toutefois, le PNUE n'est pas une agence de financement. Ses ressources sont utilisées pour lancer des programmes, qui bénéficient des contributions d'autres sources, telles que les organismes gouvernementaux et environnementaux.
Le PNUE travaille en étroite coopération avec d'autres organes de l'ONU, en particulier l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), l'Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO), et l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Il est également lié à plus de six mille organisations non gouvernementales spécialisées dans l'environnement. Son Conseil de direction, qui comprend des représentants de cinquante-huit États membres, se réunit tous les deux ans. Le Comité administratif de coordination assure la liaison entre le PNUE, les autres agences de l'ONU et les programmes apparentés. Le siège de l'organisation est à Nairobi, au Kenya.
CHAPITRE II. TRAITS MARQUANTS DE L’EDUCATION MESOLOGIQUE
L’éducation mésologique est une réorientation, à tous les niveaux, dans toutes les disciplines, à tous les âges et pour tous de l’éducation qui a cours. Elle doit engendrait une inquiétude permanente à l’égard de la totalité du contexte spatial et temporelle des phénomènes considérés. Elle se fonde sur une nouvelle approche des relations de l’homme avec la biosphère et appuie un nouveau concept du développement qui vise à prendre en compte le long terme (développement durable), les vrais besoins de l’homme (développement humain) et l’obligation de veiller à la sauvegarde de l’environnement biophysique (développement économiquement viable).
2.1. IMPORTANCE DE L’EDUCATION
2.1.1. OBSERVATION
- L’enfant qui naît aujourd’hui possède un cerveau qui n’a été marqué d’aucune trace de l’acquis culturel des millénaires précédents, rien ne lui a été transmis dans le domaine de la pensée. Selon les zoologistes GRASSE : « Tout homme se fait à partir de zéro, (…). C’est à l’éducation que revient le rôle capital de parfaire la larve humaine (…) » ;
- A partir de ce niveau zéro, l’homme a à se faire, il est éducable. Pour FAURE : « l’être humain nait prématuré ». il vient au monde, avec un lot de potentialités qui peuvent soient avortées soient prendre forme en fonction des circonstances favorables et défavorables dans quelles l’individu est appelé à évoluer. Il est donc par essence éducable » ;
- La sous-alimentation, la malnutrition notamment de la femme enceinte et allaitante, l’absorption des substances nocive peuvent compromettre le développement satisfaisant du système nerveux et du cerveau de l’enfant et avoir pour conséquence des faibles performances intellectuelles à l’âge scolaire et un handicape plus ou moins important pour le reste du cycle vital. De la même façon, l’absence de l’éducation peut freiner le développement mental ultérieur ;
- Celle-ci porte sur la responsabilité de l’homme dans la conduite de son évolution culturelle.
On peut lire dans le programme action 21 : « l’éducation revêt une importance capitale pour ce qui est de promouvoir le développement durable et d’améliorer la capacité des individus à s’attaquer aux problèmes d’environnement et de développement. L’éducation de type scolaire ou non est indispensable pour modifier les attitudes de telle façon que les populations aient la capacité d’évaluer les problèmes de développement durable et de s’y attaquer. Elle est essentielle aussi pour susciter une prise de conscience des questions écologiques et éthiques ainsi que des valeurs, des attitudes et des compétences et un comportement compatible avec le développement durable, et pour assurer une participation effective du public aux prises des décisions. Pour être efficace, l’éducation relative à l’environnement et au développement durable doit porter sur la dynamique de l’environnement physique, biologique et socio-culturel ainsi que sur celle du développement humain (y compris , le cas échéant, de développement spirituel ) être intégré à toutes les disciplines et employée les méthodes classiques et non classiques et des moyens efficaces de communication.
2.1.2. CHAGEMENT GLOBAL (Global change) ET L’EDUCATION MESOLOGIQUE
L’expression anglaise « global change », qui signifie « changement global », désigne un ensemble de perturbations dues à l’homme qui affectent la totalité ou une partie importante de la biosphère. Beaucoup de programmes internationaux se consacrent à ce sujet qui comporte trois thèmes principaux : l’effet de serre, la couche d’ozone et les pluies acides.
La dégradation de l’environnement a atteint une telle gravité dans les pays industrialisés et dans les pays sous-développés que la santé humaine voire la santé de toutes les espèces vivantes est menacée. C’est à chaque instant que les sols arables se perdent, les êtres humains meurent des faims et nombre d’autres sombrent dans la dépression mentale. Si la situation continue à s’aggraver aussi rapidement, la survie de l’espèce humaine sera promise. L’une des principales causes de la modification rapide de l’environnement planétaire durant les dernières années réside dans les interactions de l’homme avec la biosphère.
C’est par le biais de l’agriculture, foresterie, croissance démographique et de ses répercussions socio-économiques que l’homme s’est rendu responsable des altérations de l’écosystème planétaire dont les manifestations sont : Le réchauffement de la terre, l’appauvrissement de la couche d’ozone, la diminution de la biodiversité, la destruction des forêts tropicales, l’érosion des sols, la désertification, les pollutions sous toutes ses formes. Il est capital de mettre au point des stratégies qui seront à mesure de faire participer les individus à la recherche des solutions et leur apporter les connaissances, le savoir-faire et la motivation indispensable pour gérer les phénomènes du changement global de l’environnement planétaire. On peut y parvenir par les moyens de l’éducation mésologique dont l’objectif est de former une population mondiale qui connaisse l’importance et l’existence des problèmes d’environnement et de développement et qui ait des connaissances, des compétences, l’état d’esprit, le sens des valeurs, la motivation et la volonté nécessaire à s’employer individuellement et collectivement à résoudre le problème et à éviter qu’ils n’en paraissent de nouveau.
Bref, l’éducation mésologique constitue un outil essentiel pour inculquer des connaissances et des valeurs dans les domaines de l’environnement et du développement puisque la solution partielle, sinon intégrale, de ces problèmes dépend essentiellement, d’une transformation profonde d’attitudes et de comportement humain.
2.2. PRINCIPE DE BASE DE L’EDUCATION
L’éducation est donc l’enseignement des règles de conduites sociales et la formation des facultés physiques, morales et intellectuelles qui président à la formation de la personnalité. Par éducation, on sous-entend donc l’instruction et la formation qui aboutit au façonnement du caractère propre à chaque individu et qui est révélé par son comportement.
Il s’avère indispensable de rappeler quelques principes de base de l’éducation :
1) L’homme est éducable : il est possible que l’être humain reçoive des instructions qui lui permettent de construire les traits de caractère et de comportement qui lui singulariseraient. Donc, l’éducation peut permettre à l’être humain de réviser ses attitudes et son comportement vis-à-vis de son environnement ainsi que ces rapports avec la nature et les autres hommes.
2) Apprendre : c’est acquérir des connaissances sur quelque chose. C’est créé de situations d’apprentissage qui aboutissent à une appropriation personnelle procurant une richesse au niveau de l’esprit par le processus d’apprentissage. Ceci est une formation générale, théorique et pratique liée à une profession ou un emploi. C’est donc une préparation professionnelle à un métier manuel ou technique. Des notions diverses jugée pertinent se trouvent intégrés au niveau personnel. L’apprentissage implique l’exercice de l’attention et de la mémoire. La différence est grande entre l’éducation, l’apprentissage et l’information cette dernière peut n’avoir aucun impact.
3) La motivation : la stimulation de la volonté qui donne une raison d’agir. La motivation est donc ensemble des causes, conscientes ou inconscientes, qui sont à l'origine du comportement individuel. En effet, la conduite humaine repose sur des choix conscients et sur des pulsions auxquelles obéit l'inconscient. Elle est le mobile psychologique d’une action. Une personne qui a appris quelque chose, est capable de changer d’attitudes grâce à l’intervention d’un processus d’auto-induction. La motivation ou le moteur psychologique d’une action joue ici un rôle important.
2.3. CONTEXTE DE L’EDUCATION MESOLOGIQUE
L’éducation mésologique est née dans un climat dominé par les problèmes majeurs de notre temps :
ü La crise du développement et l’élargissement du fossé entre le nord et le sud,
ü La crise de l’environnement humain,
ü La désertification,
ü Les atteintes à l’équilibre écologique de la terre,
ü Le changement global (Global change).
Les réflexions suscitées par ces crises ont conduit à envisager la nécessité d’une nouvelle éthique universelle et d’un nouvel ordre économique international. C’est ce terreau qui forme le contexte de l’éducation mésologique se caractérisant par les points suivants :
1) « Le souci de l’homme et de ses vrais besoins : il est indispensable d’éliminer les causes fondamentales de la misère, de la faim et de l’analphabétisme, de la pollution, de l’exploitation et de la domination de l’homme ». On observe que cette énoncée s’inscrit dans la finalité même du développement durable intégré dans les deux cas, on se réfère aux besoins essentiels des hommes, ce qui implique, étant donné la grande diversité de ses besoins, la prise en compte de l’environnement global et traduit bien ce qu’il faut faire pour améliorer la situation des pays en développement et les moyens d’apporter les solutions à ces problèmes résident dans une large mesure dans le développement rural intégré.
2) La solidarité entre les hommes et les systèmes sociaux : la reconnaissance de la diversité de culture et des systèmes sociaux doit conduire à la tolérance et à la coopération des peuples ; aucune nation ne devait plus être en mesure de croitre et de développer au détriment d’une autre ; et la consommation d’aucun individu ne devrait se faire au détriment de celle d’autrui.
Ce point montre la nécessité de considérer le développement dans un contexte général et de reconnaître le devoir de solidarité des pays riches et des pays moins Nanties (Pays pauvres). Il n’y aura pas de stabilité dans le monde aussi longtemps que subsistera une disparité excessive entre les différentes nations du Globe.
Le développement rural intégré a pour objectif de réduire ce fossé : à la fois en stimulant des actions endogènes dans les pays en développement et induisant dans les pays industrialisés les interventions appropriées (coordonnées, solidaires et harmonisées) dans le but de coopérer au développement. S’il revient au tiers monde d’assurer les actions essentielles de développement, à même ses ressources propres (grâce notamment aux politiques et stratégies de développement rural intégré), il est du devoir des pays riches de lui apporter (Tiers-monde) une assistance technique et financière dans un esprit de solidarité et coopération.
On trouve clairement exprimer ici deux de caractéristiques éthiques de l’éducation mésologique : tolérance (respect de la diversité de culture) et le devoir de solidarité entre les peuples de la terre.
On comprendra que l’éducation mésologique a un rôle important à jouer dans l’apprentissage d’une telle solidarité comme aussi dans la nécessaire association entre le développement et respect de l’identité culturelle de chaque peuple de la terre.
3) La prise de conscience dans l’intervention réciproque entre l’homme et son environnement : le nouveau type de développement humain doit aussi s’appliquer à réduire au maximum les atteintes à l’environnement biophysique, à utiliser les déchets à des fins productives et à mettre au point des procédés techniques permettant d’atteindre ces objectifs.
Cet aspect du contexte de l’éducation mésologique met l’accent sur certains aspects fondamentaux du développement rural intégré : « le nouveau type de développement » dont il est question. C’est un développement qui se caractérise par la nécessité de préserver l’équilibre de l’environnement biophysique ; il montre la nécessité d’un second couplage, celui qui doit intervenir entre le développement (au sens global), d’une part et conservation de la nature et des écosystèmes ou gestion de l’environnement biophysique d’autre part.
Ce couplage de développement – gestion de l’environnement est une idée force de la stratégie mondiale de la conservation (1980). Cette dernière vise à donner une orientation plus précise à la gestion des ressources vivantes (faune et flore).
Il revient à l’éducation mésologique, d’en favoriser l’apprentissage des interventions concrètes qui devront permettre l’amélioration des systèmes de production afin d’atteindre un système de prod
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